Lundi 12 mai : quatre agents et un maître-chien s’enfoncent dans le parking souterrain d’un HLM du 19e arrondissement de Paris, faisant fuir des jeunes qui squattaient une voiture. Leurs talkies-walkies crachotent sur leurs uniformes bleu marine, lestés de tonfas, de bombes lacrymogènes et de menottes. S’il n’y avait la mention – obligatoire – « sécurité privée » au dos de leurs gilets pare-balles, un œil non averti les prendrait pour des policiers. Ils font, en réalité, partie des 200 membres du groupement parisien inter-bailleurs de surveillance (GPIS), dont 170 « de terrain », mobilisables sept jours sur sept, de 17 heures à 5 heures du matin, après appel d’un locataire ; sur demande d’un des 12 organismes HLM financeurs ou de leur propre initiative.
« Nous intervenons plus sur des perturbations du quotidien – occupations de parties communes, nuisances sonores – que sur des sujets de narcotrafic, qu’on va seulement déstabiliser, décrit le directeur général du GPIS, Alain Bessaha. Nous restons sur place jusqu’à ce que les fauteurs de troubles se découragent. En cas d’escalade verbale, on appelle le 17. » Des opérations conjointes avec la police sont parfois organisées, pour mettre fin à des nuisances récurrentes. Selon Nathalie Chébaut, gardienne au sein d’une barre HLM de la rue Curnonsky, dans le 17e arrondissement, « le GPIS fait sortir les jeunes du hall, puis ceux-ci reviennent… Mais il y a moins d’occupations, moins d’agressivité. Sans lui, ce serait mille fois pire. Ma mère vit dans une petite résidence privée, il faut voir ce qu’il y a en bas ! »
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