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Formidable accélératrice de chantier, l’échéance des Jeux olympiques aura conduit à l’ouverture en quelques semaines d’une douzaine de gares aux abords de Paris. Une moisson exceptionnelle par son ampleur, qui recouvre une grande variété de situations. Les nouvelles stations de la ligne 11 sont pour l’essentiel des architectures souterraines qui répondent au cahier des charges de la RATP, identifiables à leurs kiosques d’accès (réalisés par Sovann Kim) ou à des éléments connexes comme le petit parvis qui conduit à la station La Dhuys (Richez associés), côté Rosny-sous-bois (Seine-Saint-Denis), ou le petit immeuble de logements qui surplombe, à Romainville (Seine-Saint-Denis), celle de place Carnot (Richez associés).

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Sur la ligne 14, c’est différent. Les sept stations qui entrent en service lundi 24 juin constituent la première tranche livrée du Grand Paris Express. Comme toutes les gares de ce grand projet qui promet de révolutionner la mobilité en Ile-de-France, elles ont été conçues par un tandem associant un architecte et un artiste. Les résultats sont plus ou moins convaincants.

Avec ses quatre lignes desservies (même si seule la 14 est pour l’instant en fonction), Saint-Denis-Pleyel fait figure de vaisseau amiral et l’ouvrage livré n’est pas aussi renversant qu’on aurait pu l’espérer, le duo Kengo Kuma et Prune Nourry a su lui donner une réelle majesté. Les six autres ne servent qu’une seule ligne. Logiquement plus modestes, les projets sont aussi moins remarquables, même si certaines équipes s’en sortent mieux que d’autres. A L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), par exemple, l’intervention artistique de Noemi Schipfer et Takami Nakamoto, grand tableau mis en mouvement par des jeux de lumière qui sculptent à sa surface des formes évolutives, tire le meilleur parti du système de sheds métalliques imaginé par l’architecte Franklin Azzi pour faire entrer une lumière zénithale, de l’approche minimaliste qu’il a mise en œuvre, au plus près du béton, du verre et du métal brossé.

Dimension urbaine

On ne peut pas en dire autant d’Eva Jospin, à la station Kremlin-Bicêtre. L’artiste a dû se résoudre (pour des raisons budgétaires) à placer son installation à l’extérieur. Trois grands panneaux au relief irrégulier recouvrent ainsi une portion de la façade de la gare. Pour les protéger des agressions climatiques, Eva Jospin a dû couler son carton sculpté dans un béton de haute technicité. Le résultat, aussi incongru qu’inexpressif, se greffe sur une architecture des plus génériques (celle de Jean-Paul Viguier) que seule signale une grille de bois glissée sous le toit en verre, qui fait scintiller au sol, lorsqu’il fait beau, de jolies taches de soleil.

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