Les manifestations prévues à Paris mercredi 19 et jeudi 20 février en faveur de la libération du Libanais Georges Abdallah, en prison depuis quarante ans, ont été interdites, a annoncé mercredi la préfecture de police de Paris (PP). Saisi en urgence par les organisateurs de ces rassemblements, le tribunal administratif de Paris a rejeté mercredi leur recours.
Incarcéré pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien dans les années 1980, le militant libanais propalestinien Georges Abdallah sera fixé jeudi sur une nouvelle demande de libération. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1987.
La PP a expliqué la décision du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, de prendre un arrêté « d’interdiction totale » de ces manifestations en faisant valoir que le 8 février, lors de la précédente action du collectif « Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah », des propos « susceptibles de constituer une apologie du terrorisme » avaient été tenus.
La préfecture de police a cité une banderole « Vive le “Déluge d’Al-Aqsa” » – nom donné par le mouvement islamiste palestinien Hamas à l’attaque terroriste menée en Israël le 7 octobre 2023 – et les déclarations d’un intervenant, demandant : « Quel révolutionnaire n’a pas pleuré de joie le 7 octobre ? »
Ces propos ont fait l’objet d’un signalement du préfet de police auprès de la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, a-t-on ajouté de même source.
Plusieurs manifestations prévues en France
« Dans le contexte social et international tendu, il existe un risque que des affrontements avec des militants aux opinions antagonistes de nature à troubler gravement l’ordre public aient lieu à l’occasion de ces manifestations déclarées », a écrit M. Nuñez dans son arrêté.
Les organisateurs des deux rassemblements ont fait valoir que leur appel à manifester avait pour « unique revendication » la « libération de Georges Ibrahim Abdallah ». Ils ont affirmé que la préfecture de police s’était prononcée « sans procéder à la moindre analyse concrète et précise en vue d’apprécier la réalité et l’ampleur d’un éventuel risque ». Dénonçant une décision « disproportionnée » du préfet de police, ils ont estimé qu’en ne proposant « pas de mesures de substitution », la préfecture avait choisi « la décision la plus attentatoire aux libertés fondamentales ».
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En rejetant le recours des organisateurs, le juge des référés du tribunal administratif a repris les éléments développés par la préfecture de police.
Plusieurs manifestations de soutien à Georges Abdallah sont prévues en France, notamment ce mercredi à Toulouse et à Alençon.