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« La recherche vous fait-elle toujours rêver ? » Telle était la question posée dans un amphithéâtre de l’espace Césure, à Paris le 28 novembre, par le média en ligne TheMetaNews − spécialisé dans les métiers de la recherche, il revendique 30 000 lecteurs. L’événement a apporté des réponses par divers biais : un sondage, un vote à main levée parmi la centaine de participants et surtout un jury de six jeunes chercheuses et chercheurs, sélectionnés par le média, qui ont fait passer un « grand oral » à quatre représentants institutionnels. L’ancienne ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Sylvie Retailleau, Thierry Coulhon, président du directoire de l’Institut polytechnique de Paris, ancien conseiller de l’Elysée et ex-président du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), le biologiste Alain Fischer, président de l’Académie des sciences, et Hélène Boulanger, présidente de l’université de Lorraine.

Il y a quelques années, poser cette question semblait incongru. Aujourd’hui, ce n’est plus tout à fait le cas. Les 700 répondants du sondage ont répondu oui à la question à seulement 55 %. Le jury a été divisé. Seuls les présents dans la salle ont été positifs à plus de 80 %. Ces résultats confirment les impressions recueillies, sous forme d’appel à témoignages, par Le Monde, le 17 janvier. « La tonalité de leurs messages a été en demi-teinte, parfois franchement sombre. Les rêves, s’ils sont exprimés, s’accompagnent souvent d’entraves », écrivions-nous.

Au-delà des chiffres, l’événement a aussi fait sentir le décalage, voire le dialogue de sourds, entre les jeunes et leurs aînés, entre les scientifiques pas encore en poste stable et ceux en position de pouvoir.

Court-termisme des objectifs

Les questions insistaient, pour la plupart, sur les conditions de travail dans les laboratoires. « Comment simplifier les procédures administratives ? », « Comment permettre d’avoir rapidement une situation professionnelle stable ? », « Comment faire que les gens se sentent mieux ? », « Comment mettre plus de diversité sociale, de genre… dans les laboratoires ? »… Elles s’accompagnaient aussi de constats sombres sur la précarité des emplois, sur le court-termisme des objectifs de recherche, sur les risques de souffrance au travail, sur la concurrence néfaste entre chercheurs… « En colère », « dégoûté », « choqué », ont scandé certains intervenants.

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