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Gants en latex et gilet réfléchissant orange, Manon Peaucelle, 17 ans, est parée pour sa tâche du jour. Imperturbable, la lycéenne repeint la porte du club de tennis de Breteuil (Oise) couleur vert bouteille, sous le regard attentif de son encadrant, Richard Savary, menuisier employé par la mairie. Pendant une semaine, Manon suit les agents des services techniques pour effectuer de petits chantiers. En plus de la peinture, elle a aidé à poncer un banc public et à déménager une salle de classe. A la fin, l’adolescente touche une indemnisation de 340 euros pour trente-quatre heures de travail. Soit 10 euros de l’heure, quand le smic horaire net pour un mineur est inférieur à 9 euros.

Tout cela est possible grâce au dispositif Argent de poche, qui est issu de l’opération Ville, Vie, Vacances lancée par François Mitterrand. Elle s’inscrivait dans la politique de prévention sociale mise en place en réponse aux tensions urbaines de l’été 1981.

Drôle d’objet que ce dispositif. Des dizaines de communes continuent à l’utiliser, comme la presse quotidienne régionale s’en fait l’écho très régulièrement. Mais aucun organisme ne supervise ni ne quantifie nationalement le recours à ce mécanisme. Son application relève de la décision de chaque collectivité locale, d’où le manque d’informations concernant le nombre exact de communes et de jeunes impliqués. De plus, l’indemnisation ne génère aucune cotisation pour le système social et n’ouvre aucun droit au jeune concerné. L’absence de statistique globale empêche aussi de savoir dans quelle mesure les multiples opérations Argent de poche locales viennent prendre le relais des traditionnels jobs d’été.

Marginal, mais utile

A Breteuil, cette initiative, lancée en 2019, semble satisfaire beaucoup de monde. La mairie consacre chaque année 12 000 euros à l’ensemble de ses aides pour la jeunesse, dont le programme Argent de poche, qui permet à une dizaine de jeunes Brituliens âgés de 16 à 18 ans de gagner un peu d’argent pendant l’été. « Personne ne veut embaucher de mineurs, c’était ma seule solution pour travailler », témoigne Manon.

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