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Trace d’une idée qui persiste, on le voit encore parfois flotter aux fenêtres des immeubles, aux murs de certains cafés et restaurants, brandi en nombre lors des rassemblements publics organisés en lien avec la guerre en Ukraine et la montée des tensions géopolitiques sur le continent européen. Le drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel frappé du terme « paix » en lettres capitales, référence culturelle populaire et signe de ralliement des pacifistes italiens depuis plus de six décennies, reste visible dans l’espace public de 2025, dénotant l’hostilité de principe d’une large partie de l’opinion à l’usage et au renforcement de la force militaire.
En Italie, la simple évocation de l’idée de paix, hors de tout contexte historique et politique, peut devenir un mot d’ordre se suffisant à lui-même. Au-delà des rues des grandes villes et des drapeaux multicolores qui y fleurissent par endroits, cette réalité est confirmée par les enquêtes d’opinion : les Italiens, dans leur grande majorité, sont opposés au réarmement de leur pays et de l’Europe.
Un sondage publié jeudi 20 mars par la revue Le Grand Continent a mis en évidence cette singularité. Ainsi, 62 % des Italiens interrogés estiment qu’il existe des dépenses publiques plus urgentes que la défense, contre une moyenne de 34 % parmi la sélection de pays de l’Union européenne (UE) concernés par l’enquête. Ils sont aussi les premiers (à 53 %, contre 39 % du total) à rejeter l’hypothèse d’une extension de la dissuasion française à l’ensemble de l’UE.
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