L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Leur rencontre est de celles dont l’évidence s’impose dès le premier regard. De celles qui hantent toute une vie au-delà des retrouvailles et des séparations. Ce matin d’hiver, Muriel (Daisy Edgar-Jones), après avoir fait l’amour, va à la fenêtre fumer une cigarette qu’elle a rangée dans une boîte de tampax. Là, au cœur de la campagne du Kansas, elle aperçoit, torse nu, allongé sur le capot d’une voiture, Julius (Jacob Elordi), imposant sa beauté et son insolence. Elle lui lance une cigarette, il mime de l’allumer avec ses mains, elle lui envoie le briquet.
Le goût du jeu, des cachettes, la volonté de consumer son existence. Tout est déjà là, posé entre eux en l’espace de quelques secondes. Et puis il y a tout le reste, l’époque, les années 1950, empreintes d’un certain conservatisme, et surtout, à l’étage, toujours allongé dans le lit, Lee (Will Poulter), frère de Julius et compagnon de Muriel, qui, juste avant, lui réitérait sa demande en mariage.
Qu’est-ce que l’on peut s’autoriser à vivre ? La question est au cœur de ces Indomptés, signé Daniel Minahan, un vétéran des séries HBO (Six Feet Under, Deadwood, Game of Thrones…), qui passe ici le cap du grand écran. Centré sur la correspondance trouble que nouent Muriel et Julius après cette brève première rencontre, le film opère tout un jeu d’échos et de contrastes entre les deux personnages.
Il vous reste 58.64% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.