Dans les menaces qui pèsent sur la France dans le cyberespace, il y a bien sûr la Russie. Mais les pirates informatiques venus de Moscou éclipsent une autre menace de fond : celle de la Chine. Les spécialistes de l’Etat chargés de déjouer les attaques informatiques retrouvent quasi partout des traces de groupes chinois : dans des entreprises, petites ou grandes, si tant est qu’elles aient un lien avec une filière sensible ou de pointe. Dans des administrations, dès lors qu’elles représentent un intérêt stratégique.
Dans son rapport annuel, paru mardi 11 mars, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi), chargée de la cybersécurité de l’Etat, rappelle que la Chine fait partie des « trois principales menaces ». Sur les soixante-neuf opérations de cyberdéfense menées depuis 2021 – le niveau de crise le plus élevé – vingt-neuf, soit 42 % d’entre elles, concernaient des attaques provenant de groupes « réputés chinois ». En 2024, l’activité des groupes chinois « a été particulièrement dense », en France et ailleurs dans le monde.
L’année écoulée fait même figure de « point d’inflexion » en la matière, selon un rapport publié à la fin de février par Crowdstrike, une société proche des services américains parmi les plus à la pointe dans la traque des hackeurs d’Etat. L’entreprise a découvert sept nouveaux groupes chinois en 2024.
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