Jusqu’aux années 1980, avant l’avènement du séquençage génétique, les groupes sanguins étaient un indicateur très prisé dans l’étude de la diversité et de l’évolution des populations humaines. Depuis, la connaissance de la diversité de ces « étiquettes » présentes à la surface des globules rouges reste essentiellement un enjeu de prévention des accidents de transfusion sanguine liés à des incompatibilités entre donneur et receveur. Mais les progrès de la paléogénétique, qui permet d’accéder à la diversité des groupes sanguins au cours de l’évolution humaine, les remettent au goût du jour.
En témoigne une étude parue le 23 janvier dans Scientific Reports, dans laquelle une équipe française a comparé les groupes sanguins de 22 Homo sapiens et de 14 Néandertaliens s’étageant entre 120 000 à 20 000 ans. « En 2021, nous avions déjà comparé les groupes sanguins de trois Néandertaliens et d’un Dénisovien, appartenant à un groupe humain archaïque lui aussi disparu il y a 35 000 à 40 000 ans, rappelle le généticien Stéphane Mazières (CNRS, Marseille). Nous avons saisi l’opportunité d’accéder à d’autres génomes anciens mis à disposition sur les serveurs de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutive de Leipzig [Allemagne] pour élargir cette lecture ciblée sur les groupes sanguins. »
Il vous reste 73.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.