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Lorsque les délégués se réuniront à Nice, pour la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan, du 9 au 13 juin, ils passeront devant des rangées de restaurants de fruits de mer servant des plats emblématiques tels que la sole meunière, les langoustines et la bouillabaisse. Les espèces marines composant ces préparations, ainsi que les autres figurant sur les menus sont capturées dans les eaux européennes grâce à une ancienne méthode de pêche qui devrait faire l’objet de discussions intenses lors du sommet sur les océans.

Le chalutage de fond consiste à faire traîner de lourds filets – certains étant aussi grands que deux tours Eiffel – sur le fond marin, capturant tout ce qui se trouve sur son chemin, sans distinction. Après un seul passage de filet, des récifs riches et pleins de vie peuvent être transformés en terrains stériles. Les chalutiers de fond rejettent à la mer jusqu’à trois quarts des espèces capturées dans les filets (petits poissons, requins, raies, étoiles de mer, éponges, coraux mous, tortues de mer), prises accessoires sans valeur dont la vie n’a pas été épargnée.

A une époque où la faune et la flore océaniques sont retirées de l’eau plus vite qu’elles ne peuvent se reproduire et où les petits pêcheurs luttent pour survivre, le chalutage de fond ne fait que dévaster davantage la biodiversité et les communautés locales qui dépendent de l’océan. Cette technique remue fortement le carbone des fonds marins et produit ainsi d’énormes émissions de dioxyde de carbone, qui contribue au réchauffement de notre planète.

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Bien que le chalutage de fond ait été documenté pour la première fois au XIVe siècle en Angleterre et qu’il ait ravagé nos plateaux continentaux depuis lors, cette méthode de pêche a longtemps échappé à l’attention du public. Les partisans du chalutage de fond l’affirment bénéfique pour la société : emplois, revenus et recettes. Les preuves du contraire s’accumulent.

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