« Les Frères Menendez », sur Netflix : retour, avec les plaidoiries et les témoignages originaux, sur l’affaire qui déchaîne les réseaux sociaux

NETFLIX – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE

A première vue, le documentaire de près de deux heures, Les Frères Menendez, d’Alejandro Hartmann, donne une tenace impression de… déjà-vu. En l’occurrence dans la récente livraison de Ryan Murphy, L’histoire de Lyle et Erik Menendez, deuxième saison de la série anthologique « Monsters », mise en ligne le 19 septembre sur Netflix.

La raison en est que Murphy et ses équipes ont pour habitude de faire rejouer à l’identique les scènes (de tribunal, notamment) filmées par la télévision américaine. C’était déjà le cas, en 2016, avec le premier volet de l’anthologie « American Crime Story », consacrée au procès de la star du football américain O.J. Simpson.

On retrouve ainsi l’original des plaidoiries et des témoignages principaux, dont ceux des frères Menendez, Lyle, né en 1968, et Erik, en 1970, accusés d’avoir tué leurs parents à la carabine, un soir de 1989. Leurs avocats avaient plaidé l’autodéfense alors que les deux fils craignaient pour leur vie après avoir menacé de révéler les abus sexuels commis sur eux par leur père.

Perpétuité incompressible

Dans un premier temps, les deux jeunes hommes avaient eux-mêmes appelé la police, prétendant que le crime pouvait avoir été commis par la mafia qui en avait après leur père, José Menendez (1944-1989). Cet immigré cubain, parti de rien, était devenu vice-président de la société de location de voitures Hertz, puis directeur des opérations de la marque de disques RCA.

Rapidement, la police avait repéré des failles dans la version des deux frères et s’était intéressée à leur train de vie follement dispendieux après la mort de leurs parents. Une dénonciation avait révélé l’aveu du meurtre fait lors de séances enregistrées chez un psychothérapeute : ils sont arrêtés en mars 1990 pour meurtre avec préméditation.

Au cours de leur procès, en 1994, sont détaillés les brutalités, les brimades et les viols répétés commis par leur père, et couverts par leur mère. Le jury ne parviendra pas à se départager pour le verdict : les femmes font valoir les circonstances atténuantes ; les hommes ne les acceptent pas. On était encore loin du mouvement #metoo ; encore plus du #metoogarçons.

Au cours du documentaire, certains jurés témoignent. Ils assurent que le second procès, en 1996, a été bâclé, privé de nombreux témoignages essentiels. De surcroît, l’affaire Menendez, qui avait défrayé la chronique et passionné le public américain, est balayée par celle d’O.J. Simpson (1947-2024), accusé du double meurtre de son ex-épouse et de son compagnon, le 12 juin 1994. Les deux frères sont condamnés à la prison à perpétuité incompressible.

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