Les footballeuses anglaises conservent leur titre de championnes d’Europe aux dépens de l’Espagne

A l’Euro 2025, les footballeuses anglaises sont insubmersibles. Menées pour la troisième fois consécutives et disputant leur troisième prolongation d’affilée, elles ont, une nouvelle fois, renversé une situation qui leur était défavorable en finale, contre l’Espagne (1-1, 3 t.a.b. 1). Reines du suspense et dignes héritières d’Alfred Hitchcock, elles ont conservé, dimanche 27 juillet, leur couronne continentale et pris leur revanche sur une Roja, contre laquelle elles avaient chuté en finale de la Coupe du monde à l’été 2023.

Au parc Saint-Jacques de Bâle (Suisse) ce dimanche, l’Angleterre a pourtant été largement dominée. Mais sans jamais rompre. Les Lionesses ont égalisé, résisté et poussé leurs adversaires à la prolongation, puis à la séance de tirs au but – la deuxième seulement en quatorze finales d’un Euro féminin. Il y a 41 ans, les Anglaises avaient perdu contre la Suède. Cette fois-ci, ce sont les Espagnoles qui ont craqué dans cet exercice si particulier, à l’image des ratés de grandes joueuses comme Mariona Caldentey ou Aitana Bonmati, double ballon d’or.

Ce n’est ni l’équipe la plus technique, ni la meilleure, qui a triomphé, mais la plus résiliente. Face à la maestria de la Roja, les Lionesses ont souffert pendant la majorité des 120 minutes de jeu. Au terme d’une première période où elles ont été en grande difficulté, elles étaient logiquement menées au score, après un but de la tête de Caldentey (1-0).

Lors de cet Euro, les Espagnoles n’ont été menées que quatre minutes, lors du troisième match du premier tour, disputé par les remplaçantes contre l’Italie. Les statistiques illustrent une supériorité qu’elles n’ont pas su concrétiser au palmarès : meilleure attaque (18 buts inscrits par dix joueuses différentes), meilleure défense (3 buts encaissés), meilleur taux de possession du ballon, plus grand nombre de tirs, meilleure buteuse (Esther Gonzalez) ou encore meilleure passeuse décisive et meilleure joueuse (Aitana Bonmati).

Une cinquième finale pour Sarina Wiegman

Mais rien ne semblait pouvoir arriver aux Anglaises. Battues d’entrée par les Bleues (2-1), remontant deux buts de retard en quarts de finale pour éliminer les Suédoises, lors d’une séance rocambolesque de tirs au but, ou égalisant à la dernière minute des arrêts de jeu de la demi-finale avant de marquer lors de la prolongation contre l’Italie (2-1), elles n’ont jamais abdiqué.

Cette force de caractère doit beaucoup à la personnalité d’une femme : la sélectionneuse Sarina Wiegman qui disputait sa cinquième finale de rang lors d’un grand tournoi – Euro 2017 et Mondial 2019 avec les Pays-Bas, Euro 2022, Mondial 2023 et Euro 2025, avec l’Angleterre. La technicienne néerlandaise remporte ce dimanche son troisième championnat d’Europe des nations d’affilée.

Chaudement saluée lors de la remise du trophée par le prince William et sa fille, la princesse Charlotte, elle mériterait d’être anoblie pour ses accomplissements. « Je pense que nous l’avons presque tuée deux fois, nous l’avons certainement fait vieillir, plaisantait, à son propos, la milieu de terrain Ella Toone. Elle est très motivante, elle nous rassemble toutes, nous sommes suspendues à ses lèvres. »

En finale, comme lors des deux tours précédents, ce sont les remplaçantes qui ont tout changé pour l’Angleterre. Entrée à la place de Lauren James, blessée, Chloe Kelly a fait mal à la défense espagnole, offrant un centre précis pour l’égalisation de la tête d’Alessia Russo (1-1).

Vainqueure de la Ligue des champions avec son club d’Arsenal, déjà face au Barça de Bonmati, l’attaquante a également inscrit le tir au but décisif. « Nous avons toutes cette envie de ne pas baisser les bras et vous l’avez vu dans des matchs où parfois vous pouviez avoir l’impression que nous étions à bout et puis quelqu’un est entré en jeu et a tout changé », prédisait Ella Toone.

Avec à leur tête une entraîneuse charismatique, les Lionesses rendent jaloux leurs homologues masculins. Finalistes malheureux de l’Euro 2021, les footballeurs anglais courent après un deuxième titre depuis 59 ans. Depuis la Coupe du monde 1966, ils n’ont plus rien gagné. Au sein de leurs clubs d’Arsenal, de Chelsea ou de Manchester City, qu’ils partagent avec de nombreuses compatriotes, ils seraient bien inspirés de demander, aux doubles championnes d’Europe, la recette de la victoire.