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Dans son sixième rapport annuel, l’Observatoire des expulsions des lieux de vie informels fait état d’« une nette augmentation » des évictions de personnes qui vivent dans des campements, des bidonvilles, des squats, ou encore dans un véhicule ou sur un simple matelas. Et cette hausse « traduit une politique d’expulsions systématique », ajoute cet organisme fondé par huit associations, dont la Fondation Abbé Pierre, Médecins du monde et la Ligue des droits de l’homme.

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Près de 1 500 expulsions ont été dénombrées entre le 1er novembre 2023 et le 31 octobre 2024, en hausse de 34 % en un an, indique la coordinatrice de l’Observatoire, Célia Mougel, qui précise que « ce bilan, s’il est de mieux en mieux documenté, reste en deçà de la réalité, de nombreuses évictions passant sous les radars ». Comme les années précédentes, la majorité a eu lieu dans quatre communes du littoral du Nord et du Pas-de-Calais, point de départ des migrants qui tentent de gagner le Royaume-Uni : Calais, Dunkerque, Marck et Loon-Plage. Mais l’écart se resserre avec le reste de la métropole, où 608 évictions ont été décomptées, en hausse de 60 % en un an et de 400 % en quatre ans.

Plus de 100 000 personnes ont été contraintes de quitter leur lieu de vie – parmi elles, certaines ont été décomptées plusieurs fois, parce qu’elles subissaient des évictions répétées. « Leurs droits sont bien trop souvent bafoués », ajoute Célia Mougel : une décision de justice, susceptible d’accorder des délais, n’intervient que dans 13 % des cas. Les décisions administratives, permettant une éviction rapide en cas d’urgence, sont devenues plus fréquentes.

88 % des personnes délogées sont renvoyées à l’errance

Surtout, 68 % des expulsions s’effectuent sans fondement légal, un taux qui monte à 98 % sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais. Une fois délogées, 88 % des personnes concernées sont renvoyées à l’errance. Seulement 11 % se voient proposer une mise à l’abri temporaire, et 0,65 % « un relogement digne, pérenne et adapté ».

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Le rapport décrit ensuite les effets de ces expulsions sur la santé. « Les personnes sans domicile ont une espérance de vie en moyenne de 30 ans inférieure à la population générale », rappelle le président de Médecins du monde, Jean-François Corty, avant de citer une étude menée en Nouvelle-Aquitaine : « Plus les conditions d’habitat sont précaires et illégales et plus le risque de maladie chronique et de dépression sévère est élevé. »

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