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Destruction des habitats naturels, fuites de pétrole, déforestation, pollution au mercure… l’étendue des atteintes environnementales liées à l’exploitation minière est considérable, l’impact pour la biodiversité aussi. L’extraction des ressources terrestres en métaux, en hydrocarbures et en matériaux de construction menace ainsi une part substantielle des espèces de vertébrés dans le monde, rapporte une équipe de chercheurs britanniques dans une étude parue le 26 juillet dans la revue Current Biology.

C’est la première fois qu’une évaluation aussi complète est menée à l’échelle mondiale, fait valoir Ieuan Lamb, chercheur à l’université de Sheffield (Royaume-Uni) et premier auteur de l’étude, tout en notant que cette analyse ne permet pas de distinguer l’impact des différents types d’exploitations : « C’est la menace liée à l’exploitation minière en général que nous avons étudiée, ce qui inclut aussi bien les combustibles fossiles, comme le charbon, que les minerais extraits à des fins de transition énergétique. »

Les manchots, très vulnérables

Les résultats, obtenus grâce à l’analyse des informations compilées sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature, révèlent que 4 642 espèces de vertébrés sur les 59 803 répertoriées, soit 7,8 %, sont menacées par les activités du secteur de l’industrie extractive. Un danger qui concerne aussi bien les poissons (2 052 espèces, soit 8,1 % des espèces de poissons répertoriées) que les reptiles (764 espèces, 7,6 %), les amphibiens (747 espèces, 10 %), les oiseaux (558 espèces, 5,1 %) ou les mammifères (520 espèces, 8,8 %). Certaines espèces sont particulièrement vulnérables, comme les manchots – 12 des 18 espèces sont à risque – ou les poissons-chats (18 %), quand d’autres le sont beaucoup moins, les rongeurs par exemple (2 %).

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« Bien que les mines aient une empreinte globale relativement faible en matière d’utilisation des terres, la menace sur les espèces s’exerce aussi hors site, du fait d’une pollution ou du développement d’infrastructures sur des zones bien plus vastes », relate Ieuan Lamb. On sait ainsi qu’en Amazonie brésilienne, par exemple, la déforestation est beaucoup plus intense autour des sites d’extraction, sur des distances allant parfois jusqu’à 70 km ; que la pollution au mercure, à l’arsenic ou encore au plomb découlant des exploitations de métaux affecte près de 500 000 km de cours d’eau et 164 000 km² de plaines inondables ; ou encore que les fuites de pétrole peuvent se répandre sur des surfaces colossales, parfois des dizaines de milliers de km², comme lors de l’explosion en avril 2010 de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, dans le golfe du Mexique.

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