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Histoires Web lundi, mars 17
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Pierre Wunsch, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, a un fils de 25 ans, qui lui a récemment demandé si la troisième guerre mondiale se profilait. « J’ai trouvé que c’était une excellente nouvelle qu’il me pose la question », explique-t-il au Monde. Non pas que le banquier central se félicite de la possibilité du retour de la guerre, évidemment, mais parce qu’il voit cela comme un signe que l’opinion publique est vraiment inquiète. « [Le président russe, Vladimir] Poutine, représente une vraie menace et il faut absolument qu’on investisse dans notre défense. Or, ma grosse crainte est que les gens ne l’acceptent pas, qu’ils disent qu’il faudrait dépenser pour autre chose », poursuit-il. Pour lui, tergiverser sur le réarmement européen représenterait un risque bien plus important : « Si on n’est pas suffisamment fort face à Poutine, c’est à ce moment-là qu’il peut y avoir un risque d’escalade au niveau mondial. Les Européens vont devoir réapprendre à avoir peur, réapprendre l’orgueil et, de temps en temps, réapprendre à se fâcher. »

M. Wunsch n’est pas un expert militaire, mais un banquier central (à la Banque nationale de Belgique depuis 2011, gouverneur depuis 2019). Auparavant, il a travaillé près d’une décennie dans le groupe Suez et il avait servi dans des cabinets ministériels de droite. S’il s’exprime sur les tensions avec la Russie, c’est par le prisme de l’économie. La menace russe et l’abandon potentiel de la protection américaine vont nécessiter de fortes dépenses budgétaires en Europe. « Mais l’argent gratuit, qui tombe du ciel, ça n’existe pas », rappelle-t-il. Il estime donc que de très difficiles choix budgétaires se profilent un peu partout en Europe et qu’il faut y préparer les populations : « Il faudra soit réduire les dépenses, soit augmenter les impôts. »

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