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Les Etats-Unis ont annoncé, jeudi 8 août, avoir doublé à 50 millions de dollars (environ 43 millions d’euros) la prime pour l’arrestation du président vénézuélien, Nicolas Maduro, inculpé par la justice américaine pour trafic de drogue et corruption et dont la réélection n’a pas été reconnue par Washington.

« Aujourd’hui, le ministère de la justice et le département d’Etat annoncent une récompense de 50 millions de dollars pour toute information conduisant à l’interpellation de Nicolas Maduro », a écrit sur X la ministre de la justice américaine, Pam Bondi, la précédente prime étant de 25 millions de dollars. « C’est la prime la plus importante de notre histoire, et le DOUBLE du montant offert pour Oussama Ben Laden », a écrit sur X le numéro deux de la diplomatie américaine, Christopher Landau.

Caracas n’a pas tardé à répondre et à qualifier de « pathétique » cette décision du gouvernement de Donald Trump. « Nous rejetons cette grossière opération de propagande politique », a affirmé dans un communiqué le ministre des affaires étrangères vénézuélien, Yvan Gil.

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Le 10 janvier dernier, dix jours avant l’investiture du président Donald Trump, le gouvernement du démocrate Joe Biden avait dénoncé le « simulacre » et le caractère « illégitime » de l’investiture de Nicolas Maduro, réélu six mois plus tôt à un troisième mandat, pour six ans. Le secrétaire d’Etat d’alors, Antony Blinken, et le Trésor américain, avaient imposé de nouvelles sanctions à Caracas, portant de 15 à 25 millions de dollars la récompense pour toute information permettant de traduire en justice le dirigeant vénézuélien.

« Cirque médiatique »

Washington estimait que Nicolas « Maduro a[vait] clairement perdu l’élection présidentielle de 2024 et n’a[vait] pas le droit de prétendre à la présidence ». Le successeur d’Antony Blinken, le républicain Marco Rubio, a repris jeudi les mêmes accusations. « Depuis 2020, M. Maduro a étranglé la démocratie et s’est accroché au pouvoir au Venezuela », a déclaré le chef de la diplomatie américaine dans un communiqué.

Le président vénézuélien, fort du soutien de l’armée et d’une administration aux ordres, avait prêté serment pour un troisième mandat de six ans lors d’une cérémonie qualifiée de « coup d’Etat » par l’opposition, qui revendique la victoire à la présidentielle.

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« Pendant que nous démantelons les complots terroristes orchestrés depuis son pays, cette dame sort avec un cirque médiatique pour plaire à l’extrême droite vaincue du Venezuela », a déclaré jeudi le ministre Yvan Gil, en réponse à Pam Bondi.

La récompense américaine portée jeudi de 25 à 50 millions de dollars concerne toujours toute information conduisant à l’arrestation de Nicolas Maduro et de son ministre de l’intérieur pour qu’ils soient jugés pour « trafic de drogue et corruption », selon Washington. Cette inculpation, notamment pour participation et complicité de « narcotrafic » international, remonte à 2020, à la fin du premier mandat de Donald Trump.

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Cartel de la drogue

Le parquet fédéral américain, qui a déjà fait condamner ces dernières années plusieurs ex-dirigeants d’Amérique latine, accuse Nicolas Maduro d’être derrière un cartel qui aurait envoyé des centaines de tonnes de drogues aux Etats-Unis.

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Les autorités américaines soupçonnent le cartel d’avoir travaillé main dans la main avec l’organisation colombienne des FARC, que Washington considère comme « terroriste ». La ministre de la justice a enfin accusé Nicolas Maduro d’avoir collaboré avec le gang criminel vénézuélien Tren de Aragua et le cartel mexicain de Sinaloa.

Le président américain veut évincer Nicolas Maduro du pouvoir et asphyxier économiquement le Venezuela, et a notamment durci l’embargo pétrolier. Mais il a aussi autorisé le géant pétrolier Chevron à opérer de manière limitée au Venezuela et négocié la libération d’Américains détenus dans le pays. Le gouvernement de Nicolas Maduro dénonce, lui, de longue date une ingérence des Etats-Unis dans les affaires vénézuéliennes.

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Le Monde avec AFP

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