C’est à la fois une main tendue et une menace. Le président américain, Donald Trump, recevant son homologue argentin, Javier Milei, à la Maison Blanche, mardi 14 octobre, a confirmé l’opération de sauvetage de l’économie argentine déployée par Washington, mais l’a assortie de modalités politiques jamais vues. Toujours aussi laudateur envers l’ultralibéral M. Milei qu’il considère « totalement MAGA [Make America Great Again] », M. Trump a ainsi conditionné l’aide américaine à une victoire de son allié, dans le contexte des élections législatives partielles du 26 octobre, avant le scrutin présidentiel de 2027. « S’il perd, nous n’allons pas être généreux avec l’Argentine », a averti le chef d’Etat américain, qui ne compte pas « perdre [son] temps » ni son argent avec un pays où le rapport de force politique ne serait pas favorable aux Etats-Unis.
Cette visite devait sceller une aide annoncée par touches successives ces dernières semaines. Après une rencontre entre MM. Milei et Trump à New York, le 23 septembre, l’administration américaine a finalement annoncé, le 9 octobre, que le sauvetage prendrait la forme d’un échange de devises à hauteur de 20 milliards de dollars (également appelé « swap », 17,2 milliards d’euros) et que le Trésor américain avait procédé à l’achat de pesos. Quelle est la modalité précise du swap ? La date de sa mise en action ? Quel montant en pesos les Etats-Unis entendent-ils acheter ? Ces questions demeurent sans réponse.
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