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Histoires Web vendredi, septembre 20
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« L’environnement, c’est une matière qui fait rêver », constate, avec un sourire amusé, Jean-Nicolas Clément, avocat au barreau de Paris, associé du cabinet Gide Loyrette Nouel et briscard du monde du conseil aux entreprises. La matière répond à une appétence des élèves juristes, dont certains confondent le droit de l’environnement avec le droit de la défense de l’environnement et s’imaginent en justiciers climatiques. Or, les cabinets et futurs employeurs ne recrutent pas des militants, mais des avocats aux profils bien précis, au service de leurs clients.

Au début des années 1990, seules les universités Paris-I, de Strasbourg et de Poitiers proposaient un diplôme d’études approfondies (DEA) en droit de l’environnement ; aujourd’hui, la majorité des 95 facultés de droit françaises dispensent un master consacré à cette matière. « Le temps où [cette dernière] apparaissait comme une sous-partie du droit public est révolu, poursuit Me Clément. C’est aujourd’hui du conseil ou du contentieux, du droit privé ou public, du droit du contrat ou du droit de la responsabilité, du droit de la police ou de la protection. » C’est un droit transverse, jeune, évolutif et complexe. Une montée en puissance qui correspond à une demande de plus en plus pressante de compétences, de la part des entreprises comme des collectivités territoriales.

Pour l’appréhender, il est nécessaire d’avoir « une base extrêmement solide en droit administratif », souligne Vincent Brenot, avocat au barreau de Paris, associé du cabinet August Debouzy. Le droit administratif est un des piliers du droit que l’on découvre en deuxième année de licence, avec les arrêts du Conseil d’Etat qui jonglent avec « des concepts un peu abstraits qui rebutent certains étudiants, mais [il] ouvre des perspectives incroyables ».

Ensuite, pour les étudiants souhaitant se diriger vers du contentieux climatique, « il est impératif de maîtriser les chausse-trapes des codes de procédure administrative, civile et pénale. Ce n’est pas sexy, mais c’est comme ça qu’on gagne » des affaires, expose Sébastien Mabile, avocat au barreau de Paris, fondateur du cabinet Seattle.

Un indispensable, la maîtrise de l’anglais

Quels sont les profils préférés des recruteurs ? « Nous ne cherchons pas de mouton à cinq pattes », déclare Me Clément. Néanmoins, les sélections sont rudes et de très bons CV arrivent régulièrement sur le bureau des associés. « Nous n’avons aucune difficulté à recruter », assure Grégory Gutierrez, avocat au barreau de Paris et membre du cabinet DS Avocats, à l’unisson de l’ensemble des avocats interrogés.

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