En Hongrie, la menace a pris la forme de petits bonbons gélifiés à l’effigie d’animaux. C’était en juin 2024, et ces friandises, chargées en cannabinoïdes semi-synthétiques, furent responsables de graves malaises chez 30 consommateurs. Ailleurs en Europe, ce sont des alertes liées aux overdoses à la suite de la consommation de cathinones et d’opioïdes de synthèse, mais aussi à la diffusion massive de cocaïne d’une grande pureté, qui, mises bout à bout, dessinent les contours d’un « paysage des drogues en changement », selon le rapport annuel de l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA).
Ce document, publié ce jeudi 5 juin, ressemble à un « état de la menace », comme peuvent en produire habituellement les services d’enquête. Sauf que, dans ce cas, il ne s’agit pas des corollaires violents du narcotrafic, devenu un sujet de préoccupation politique majeur, mais bien des risques sanitaires. « Dans un contexte (…) d’évolution rapide des tendances en matière de drogues, l’Europe est confrontée à de multiples défis qui mettent ses citoyens en danger, estime Alexis Goosdeel, le directeur exécutif de l’agence. L’essor de substances très puissantes et la complexité croissante des modes de consommation mettent à rude épreuve les systèmes de santé et de sécurité. »
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