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Histoires Web samedi, décembre 28
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« Tu te rends compte. On est encore plus à droite que le gouvernement ! » Ce 18 septembre, Antoine Armand n’a pas encore été nommé ministre de l’économie quand il croise, dans les couloirs de l’Assemblée nationale à demi-déserte, son confrère Sacha Houlié, ancien macroniste déçu par la dérive droitière du mouvement. Celui qui est encore député Renaissance de Haute-Savoie et jeune président de la commission des affaires économiques, lui confie son désarroi : son groupe parlementaire, Ensemble pour la République (EPR) tempête contre les hausses d’impôts promises par le nouveau premier ministre de droite, Michel Barnier, pour combler un déficit public abyssal.

Pour Antoine Armand comme pour l’aile gauche de la Macronie, la « justice fiscale » défendue par l’ex-commissaire européen (une taxation temporaire des plus fortunés et des grandes entreprises) n’entre guère en contradiction avec l’esprit d’un macronisme historiquement pourfendeur de la rente. Mais cette fiscalité contrecarre la baisse continue des impôts depuis 2017 et heurte les élus issus de la droite qui s’époumonent d’un retour aux années François Hollande, marquées par le ras-le-bol fiscal. « L’histoire retiendra que c’est un gouvernement de droite qui fait replonger la France dans la folie fiscale », enrage, vendredi 18 octobre, Charles Sitzenstuhl, élu (Renaissance) du Bas-Rhin lors des débats en commission.

Un pied dans la coalition gouvernementale, un pied en dehors, le camp présidentiel cherche son ancrage idéologique dans un apparent désordre. Les fractures au sein du groupe, hier uni autour de la personnalité d’Emmanuel Macron, se révèlent sur les questions fiscales comme sur les sujets régaliens. La promesse d’une nouvelle loi sur l’immigration, portée par le très droitier ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, envenime l’atmosphère.

« Origines politiques et idéologiques différentes »

L’aile gauche de la Macronie, à l’image de Roland Lescure, député des Français de l’étranger et ex-ministre de l’industrie, ou de Marc Ferracci, son successeur à Bercy, fait part de ses doutes quant à cette initiative qui ravive le mauvais souvenir du projet de loi immigration voté avec les voix du Rassemblement national (RN) en décembre 2023. Sur France Inter, le 14 octobre, Gabriel Attal, désormais député (Renaissance) des Hauts-de-Seine et président du groupe EPR à l’Assemblée, interroge le « sens » de cette nouvelle loi promue par un ministre qui avait asséné quelques jours plus tôt : « L’immigration n’est pas une chance. »

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