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Un rare instant de communion. Mardi 3 juin, vers 23 heures, les députés se sont levés de leur siège de l’Assemblée nationale pour une ovation en direction des tribunes du public. Les 231 parlementaires venaient d’adopter, à l’unanimité, une proposition de loi « portant reconnaissance de la nation envers les rapatriés d’Indochine et réparation des préjudices subis (…) ». Ils se sont alors retournés vers ceux qui les ont inspirés : une vingtaine de témoins, âgés de 70 à 80 ans, nés dans les anciennes colonies d’Asie, qui ont vécu dans les camps de Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne) et de Noyant-d’Allier (Allier), et leurs descendants. Ces infatigables « Français d’Indochine » sont les représentants d’une histoire oubliée depuis plus de soixante-dix ans. Une poignée d’entre eux, organisés en association pour perpétuer la mémoire, ferraillait dans le vide depuis les années 2000… Jusqu’à ce 3 juin, où des larmes d’émotion ont coulé au Palais-Bourbon.

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La réparation « débute par des mots », a amorcé le député socialiste de Seine-et-Marne Olivier Faure, à l’origine du texte transpartisan. Solennels, les mots ont été prononcés par les élus de tous les bancs pour reconnaître la responsabilité de l’Etat dans l’accueil « indigne » de ces familles, en 1956. Les députés ont exposé à l’unisson les faits historiques, largement méconnus jusqu’ici, et se sont accordés sur leur portée : des milliers de Français qui avaient combattu ou travaillé pour la France en Indochine, leurs épouses ou conjointes, leurs enfants métis ont été enfermés dans d’anciens camps militaires administrés en îlot colonial. Certains y ont vécu jusqu’en 2014, date de la destruction des dernières baraques insalubres à Sainte-Livrade. « La France a continué à se comporter comme si elle avait face à elle des colonisés, et non des Français », a résumé M. Faure.

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