C’est une journée comme une autre dans l’atelier de conservation du Musée national d’Auschwitz-Birkenau, où des dizaines d’employés s’affairent autour de valises, de chaussures d’enfant ou encore d’anciennes lettres de prisonniers adressées à leurs proches. Leur mission est de taille : tenter de faire durer tous ces objets le plus longtemps possible, tout en maintenant leur authenticité.
Ces preuves irréfutables des crimes hitlériens continuent de bouleverser les quelque 2 millions de visiteurs qui visitent chaque année le plus meurtrier des camps de concentration et d’extermination nazi, installé en 1940 à la périphérie de la commune polonaise d’Oswiecim, annexée par le IIIe Reich. Le complexe a été notamment agrandi en 1942 pour y déployer la solution finale à une échelle industrielle dans les chambres à gaz et fours crématoires de Birkenau.
La plupart des propriétaires de ces centaines de milliers d’objets actuellement conservés sur place ont fait partie des 1 100 000 de victimes (dont 1 million de juifs) à avoir péri sur le site. Bientôt, il ne restera plus que leurs effets personnels pour témoigner de la barbarie nazie, comme l’explique Nel Jastrzebiowska, employée au département de conservation du musée. « Ceux qui ont vécu l’enfer ici disparaissent peu à peu, et bientôt ces objets parleront à leur place. Ils évoquent la vie de ceux qui les ont possédés, et dont on se doit de préserver la mémoire. »
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