Venu couvrir les manifestations en Turquie, le journaliste suédois Joakim Medin, 40 ans, reporter auprès du quotidien de gauche Dagens ETC, a été arrêté à sa descente d’avion, à Istanbul, le 27 mars 2025. Condamné à onze mois de prison avec sursis, le 30 avril, pour « insulte au président », Recep Tayyip Erdogan, il doit encore être jugé en septembre pour « appartenance à une organisation terroriste », le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés en territoire syrien. Mais après 51 jours de détention, le reporter a été relâché le 16 mai : une libération qui a suscité la surprise en Suède tellement elle était inattendue.
Celle-ci soulève aussi des questions sur un éventuel accord avec la Turquie, après l’interpellation, par des agents de renseignement suédois, d’un représentant kurde et d’un diplomate suédois, cinq jours seulement avant le retour de Joakim Medin à Stockholm. Le 17 mai, lors d’une conférence de presse, la cheffe de la diplomatie suédoise, Maria Malmer Stenergard, a assuré qu’« aucun échange n’[avait] eu lieu et aucune demande n’avait été formulée » par Ankara. A propos de la double arrestation, cinq jours plus tôt, elle expliquait : « Parfois, les choses semblent liées, mais il s’agit d’événements différents. »
Il vous reste 80.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.