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Histoires Web mercredi, juin 18
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On entre ici dans le domaine de la pure poésie cinématographique. Avec Les Chevaux de feu (1965), chant d’amour à la culture ukrainienne, Sergueï Paradjanov (1924-1990) signait un sommet de lyrisme échevelé, dont chaque image donne le tournis. Dès la première scène, où un arbre s’écrase sur un bûcheron, la caméra s’identifie au hêtre vacillant et décrit une chute libre de plusieurs mètres des cimes au sol. Le vertige est l’autre nom de cette œuvre emportée.

Restauré en 2024 à l’occasion du centenaire de sa naissance, ce film, devenu culte dans les années 1970, ramène l’attention sur un Paradjanov éclipsé des radars. Cinéaste soviétique malgré lui, né à Tbilissi de parents arméniens, il fut dépositaire des identités satellitaires, des singularités et des cultures vernaculaires face à la ligne du parti, et donc dûment persécuté par un pouvoir qui ne parvint jamais à saper sa joie d’artiste – également musicien, peintre, plasticien adepte du collage et des mosaïques.

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