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Pour justifier son projet, dévoilé juste avant Noël, de placer à l’isolement les « cent plus gros narcotrafiquants » de France, Gérald Darmanin, ministre de la justice, avait joué au promoteur immobilier en vantant une mesure « appartement-témoin », appelée à être élargie au fil de son succès. Dimanche 12 janvier, au micro de LCI, le garde des sceaux a matérialisé son dessein en évoquant le regroupement, à l’été, du casting des plus dangereux « narcos » derrière les murs d’un même établissement pénitentiaire de haute sécurité, dans lequel ils seraient placés à l’isolement.

Avant même de s’interroger sur le choix – et les aménagements intérieurs – de cette future prison réservée à un public connu pour poursuivre, en détention, ses activités illicites (commande d’assassinats, gestion de points de deal…), la définition même du « top 100 » des trafiquants laisse circonspects avocats et magistrats.

« Le chiffre de cent est avant tout symbolique, il faut bien commencer par quelque chose. On comprend que le ministre veut d’abord frapper les esprits, estime Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistrats. Mais il faut être réaliste : on n’isolera pas tout le monde. Car contrairement au terrorisme, on a beaucoup plus de monde qui est concerné par le crime organisé. Comment on les profile ? (…) Pour l’instant, on ne sait pas. » Aujourd’hui, sur les 80 000 détenus en prison, près de 17 000 sont liés au crime organisé et au narcotrafic.

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