C’est au Moyen-Orient que l’Organisation des nations unies (ONU) a, en novembre 1956, doté pour la première fois de casques bleus ses forces de maintien de la paix. Il s’agissait de distinguer ainsi les quelque six mille militaires chargés de veiller au cessez-le-feu, à l’issue de l’offensive menée par Israël, avec le soutien de la France et de la Grande-Bretagne, contre l’Egypte.
Israël refusa catégoriquement le déploiement sur son territoire de cette Force d’urgence des Nations unies (FUNU) qui dut se contenter, en mars 1957, d’un positionnement sur le seul côté égyptien de la frontière israélo-égyptienne, ainsi qu’à l’intérieur de la bande de Gaza, siège de son quartier général.
En mai 1967, La Caire exigea le retrait de la FUNU, entraînant une escalade avec Israël qui déboucha, le mois suivant, sur la guerre des Six-Jours, avec réoccupation israélienne de la péninsule égyptienne du Sinaï et de la bande de Gaza (Jérusalem-Est, la Cisjordanie et le plateau syrien du Golan furent également occupés à l’issue de ce conflit).
Une force supposée intérimaire
Cette première expérience d’une force de maintien de la paix de l’ONU au Moyen-Orient s’achevait sur un échec d’autant plus cinglant que quatorze casques bleus indiens ont été tués, en juin 1967, dans le bombardement israélien de Gaza. Il fallut attendre sept ans pour que l’ONU implique ses casques bleus de nouveau dans la région, cette fois à la suite de la guerre d’octobre 1973 entre Israël, d’une part, l’Egypte et la Syrie, d’autre part.
Une FUNU II fut en effet établie pour veiller au cessez-le-feu israélo-égyptien, avant qu’une Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (Fnuod) soit instituée, en mai 1974, avec une mission comparable sur le front syrien. A la différence de la FUNU initiale, ces deux forces de maintien de la paix n’étaient pas déployées sur la frontière internationale, mais en territoire toujours occupé par Israël, qui avait consenti à un désengagement limité plutôt qu’à un retrait effectif. Le mandat de la FUNU 2 prit fin, en mars 1979, avec le traité de paix conclu, sous l’égide des Etats-Unis, entre Israël et l’Egypte, qui récupéra progressivement, durant les trois années suivantes, l’intégralité de la péninsule du Sinaï.
La Fnuod est en revanche toujours déployée, au bout d’un demi-siècle, avec un millier de casques bleus sous commandement népalais. Hafez Al-Assad, maître de la Syrie de 1970 à 2000, puis son fils et successeur Bachar, ont en effet tenu à maintenir le calme sur le front du Golan, et ce malgré l’annexion, en décembre 1981, de ce territoire syrien par Israël.
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