André Laignel a le sourire : « Enfin, l’Insee rétablit la vérité ! ». Maire d’Issoudun (Indre) depuis quarante-huit ans et vice-président de l’Association des maires de France, le vieux socialiste (82 ans) a peu apprécié les six derniers mois, durant lesquels les maires, les présidents de départements ou de régions ont été accusés de laisser filer leurs budgets. « On a voulu faire croire que nous avions la rage, peste-t-il. Mais les chiffres officiels le montrent : nos comptes sont tenus. Les collectivités locales ne sont pas responsables du dérapage du déficit français. »
Selon les comptes nationaux publiés jeudi 27 mars par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), les administrations publiques locales – les communes, les départements, les régions, mais aussi des structures comme Île-de-France Mobilités – ont certes vu leur situation financière se dégrader en 2024. Leur besoin de financement est passé en un an de 9,5 milliards à 16,7 milliards d’euros, soit 0,6 % du produit intérieur brut (PIB). C’est le déficit le plus marquant depuis trente-deux ans. Certaines années, les administrations locales étaient même en excédent. Le « trou » de 2024 est cependant bien inférieur à ce que certains redoutaient. Et il n’explique qu’environ 40 % de l’aggravation du déficit public national dans son ensemble.
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