Les crimes ou délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont de nouveau augmenté (de 11 %) en 2024, selon un rapport du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) publié vendredi 14 mars.
L’an dernier, 9 350 crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont été enregistrés et 6 985 contraventions (+ 6 %), ce qui fait que la police nationale et la gendarmerie nationale ont enregistré « plus de 16 000 infractions » pour ces motifs sur l’ensemble du territoire en 2024, selon ce rapport.
En 2023, la hausse des crimes et délits avait atteint quelque 30 %, « essentiellement au cours du dernier trimestre, dans un contexte de fortes tensions au Proche-Orient », rappelle le rapport. Sur deux ans, la hausse des crimes et délits atteint 44 %.
Comme les années précédentes, les crimes et délits à caractère raciste ont principalement été des injures publiques (52 %), des menaces ou du chantage (20 %). « Les discriminations et provocations représentent 10 % » des faits, selon le rapport.
Les atteintes aux biens ont été nettement plus rares (5 %), tout comme les atteintes à la vie et les violences (6 %, avec « cinq homicides recensés en 2024 »). Du côté des contraventions à caractère raciste, la quasi-totalité a concerné des injures non publiques (98 % du total).
Taux élevé à Paris
En 2024, les services de sécurité ont également enregistré « 9 700 victimes de crimes et délits à caractère raciste ». Parmi les personnes victimes, « les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés », explique le rapport. Environ 5 000 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité, « dont plus de la moitié ont entre 25 et 54 ans ».
Géographiquement, Paris « se détache nettement » avec un taux de crimes ou délits à caractère raciste « de trois à quatre fois supérieur à la moyenne nationale ». Mais ce taux particulièrement élevé dans la capitale « peut en partie être lié à son attractivité », que ce soit pour le travail ou le tourisme, note le texte.
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Le rapport rappelle aussi que la hausse « reflète à la fois l’évolution du phénomène en lui-même mais également celle de la propension de la population à déclarer ces actes et l’amélioration de leur prise en compte par les services de sécurité ».