Marine Le Pen s’accommoderait-elle désormais de « l’oligarchie » et des « puissances de l’argent » ? Soucieuse d’amadouer les milieux économiques dans sa quête du pouvoir, la cheffe de file de l’extrême droite a, depuis longtemps, renoncé à faire rendre gorge aux « faux patrons », ces grandes fortunes qu’elle accusait naguère de confisquer l’argent des travailleurs français et des petits chefs d’entreprise, ceux qui, selon Mme Le Pen, représenteraient le « vrai » patronat. Rarement pourtant le Rassemblement national (RN) n’a autant tergiversé sur la nécessité – et les moyens – de mettre à contribution les plus riches, au moment même où la crise budgétaire et financière impose à l’Etat de trouver de nouvelles sources de revenus.
Après avoir tergiversé, les lepénistes n’hésitent plus sur la taxe Zucman : ils sont contre l’instauration de cette taxe de 2 % visant les patrimoines de plus de 100 millions d’euros ; un impôt « pour amuser la galerie gauchiste et ne rien rapporter », balaie en privé Marine Le Pen. Mais la polarisation du débat politique sur cette mesure – portée par la gauche et moquée par la droite – les oblige à clarifier les contours de cette « justice sociale » qui gouvernerait leurs actions et programme. « Je pense qu’il n’est pas anormal que ceux qui sont les plus riches dans notre pays participent au règlement des difficultés, a encore dit Mme Le Pen le 16 septembre sur CNews. Ce n’est pas un totem d’immunité quand même d’avoir une très grosse fortune. » Ses rares mesures à destination des plus aisés divisent pourtant aujourd’hui jusque dans son propre camp.
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