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Histoires Web dimanche, septembre 28
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C’est un geste machinal que Lucie (les témoins ont requis l’anonymat), 38 ans, répète plusieurs fois par jour. Presque sans y penser, elle se rend sur Tinder pour vérifier si elle a reçu de nouveaux « likes » ou messages. Si la psychologue lilloise n’a pas toujours le temps de répondre dans la journée, elle se réjouit par anticipation à l’idée de reprendre sa correspondance le soir, une fois ses deux filles de 6 et 8 ans couchées. Comme la majorité des mères célibataires, elle s’occupe seule de ses enfants et ne dispose que de ce créneau pour souffler.

Allongée sur son canapé, une série en fond sonore, Lucie poursuit ces échanges, parfois jusque tard dans la nuit. Quand la complicité est au rendez-vous, elle sent renaître en elle l’insouciance de sa vingtaine. « Les applis, c’est une bulle de légèreté. Je flirte, je drague, sans que cela ait de conséquences. Ça me change de mon quotidien de maman solo, où je dois assurer tout le temps. »

Mais cet eldorado virtuel se transforme régulièrement en Far West sans pitié. Si les invitations sexuelles explicites et non sollicitées y sont légion pour toutes les femmes, le statut de cheffe de famille monoparentale peut, lui, provoquer un rejet sans appel. Il est arrivé plusieurs fois à Lucie qu’une discussion bien engagée s’arrête brusquement après qu’elle a mentionné ses filles.

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