Lorsque, en 2013, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan rend public l’existence de négociations avec Abdullah Öcalan, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), détenu depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali (ouest de la Turquie), la démarche suscite immédiatement l’espoir d’une résolution du conflit kurde. Cette tentative de mettre fin à plusieurs décennies de guerre est alors sans précédent.
Les observateurs saluent une baisse des violences sur le terrain, et tous s’accordent à dire que les deux parties, avec l’intermédiaire de la formation politique prokurde HDP (le Parti démocratique des peuples), semblent engager un dialogue sérieux sur des principes de démocratie et de droits. Dans une lettre, le chef rebelle kurde ira même jusqu’à appeler les combattants du PKK à déposer les armes et à quitter la Turquie, affirmant que le temps est venu de « faire prévaloir la politique ».
Et pourtant, ce premier processus de paix échouera. Les législatives de 2015, marquées par une percée des élus prokurdes, privant le parti d’Erdogan, le Parti de la justice et du développement (AKP), d’une majorité parlementaire absolue, entraînent une reprise des tensions, suivies d’affrontements entre le PKK et Ankara, continuation du cycle de la guerre, qui se déplacera par la suite dans les montagnes du nord de l’Irak et en Syrie.
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