Rassemblement devant la préfecture du Pas-de-Calais, barrages filtrants sur l’A21, mur devant la préfecture des Ardennes… Les agriculteurs ont entamé, lundi 25 novembre, une deuxième semaine de mobilisation, à quelques semaines de leurs élections professionnelles.
A Arras, une centaine d’entre eux ont convergé vers la préfecture en début de matinée, traversant la ville sur une cinquantaine de tracteurs, avant de déverser ballots de paille, palettes, pneus et fumier devant la préfecture, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Selon Patrick Legras, agriculteur et président de la Coordination rurale (CR) pour les Hauts-de-France, « les problèmes de revenus sont fondamentaux pour au moins 50 % des agriculteurs ».
« L’année a été catastrophique dans beaucoup de domaines (les céréales, les fièvres catarrhales…) sur les élevages. La seule chose qu’on nous propose, ce sont des prêts pour rembourser des prêts », a-t-il déploré. « On nous demande toujours plus de produits à bas coût et ça, ce n’est pas possible, avec des normes qui sont toujours plus importantes pour nous », a, quant à lui, souligné Damien Salomon, coprésident de la CR du Pas-de-Calais.
« Stop aux réglementations qui tuent nos métiers »
Après une première semaine de mobilisations contre le traité de libre-échange que l’Union européenne négocie avec les pays latino-américains du Marché commun du Sud (Mercosur), les syndicats agricoles poursuivent leurs actions pour dénoncer les « entraves » et les « normes ».
Dans les Ardennes, la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) a mené des actions contre la préfecture de Charleville-Mézières, et les sous-préfectures de Sedan, Rethel et Vouziers. Selon la préfecture, 121 tracteurs et 178 agriculteurs étaient mobilisés dans le département.
Avec des parpaings et du ciment, « on va construire des murs pour représenter la distance qui sépare le paysan et l’administration », a déclaré Thierry Huet, animateur de la FDSEA des Ardennes à l’AFP. « Le message, c’est stop aux surtranspositions, stop aux réglementations qui tuent nos métiers, a ajouté M. Huet. Aujourd’hui l’agriculture a trois problèmes essentiels : il n’y a pas de pognon, alors qu’on a eu une année catastrophique au niveau climatique, il y a la FCO [fièvre catarrhale ovine] et les prix qui ne sont pas rémunérateurs. »
A Vierzon, dans le Cher, plusieurs dizaines d’agriculteurs ont organisé à l’appel de la Coordination rurale des barrages filtrants sur l’autoroute A20 reliant Toulouse à Paris, visant les poids lourds frigorifiques français et étrangers. Selon Bison futé, deux barrages filtrants ont été mis en place lundi dans le sens Toulouse-Vierzon puis au niveau de la barrière de péage A20/A71.