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Histoires Web lundi, juillet 21
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Torre-Pacheco, ville agricole de la région de Murcie (Espagne), a connu plusieurs nuits de violences xénophobes à la mi-juillet. Tout a commencé lorsqu’un retraité de 68 ans, Domingo D., a affirmé avoir été agressé par trois jeunes d’origine maghrébine, le 9 juillet. Le fait divers a rapidement été relayé sur les réseaux sociaux, accompagné d’une vidéo – démentie par la suite – présentée comme une preuve de l’agression.

Dans ce contexte, plusieurs élus locaux, dont le président régional de Vox, José Angel Antelo, lient publiquement immigration et criminalité, tandis que la mairie organise une manifestation contre l’insécurité. Les jours suivants, des groupes d’hommes armés ont patrouillé dans les quartiers à forte population d’immigrés, provoquant des affrontements, des destructions et faisant plusieurs blessés. Ce n’est qu’au bout de cinq jours, et après l’envoi de renforts policiers, que la situation a commencé à se stabiliser.

Ces événements ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans une série d’épisodes similaires survenus ailleurs en Europe, tels que les émeutes xénophobes de Dublin en 2023, les mobilisations contre l’attribution de logements sociaux à une famille de Roms à Casal Bruciato, à Rome, en 2019, les violences antimigrants à Chemnitz en Allemagne en 2018, ou encore les attaques contre les organisations non gouvernementales et les exilés sur l’île grecque de Lesbos. Partout, l’extrême droite cherche à présenter ces mobilisations comme l’expression spontanée d’une exaspération populaire face à l’immigration. Mais que nous disent ces épisodes de son ancrage territorial et de ses stratégies médiatiques ? Tout d’abord, des événements tels que ceux de Torre-Pacheco ne témoignent ni d’élans spontanés ni d’une progression inédite de l’extrême droite.

Déclencher une « panique morale »

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