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C’est un magnifique hôtel aux toits rouges adossé au pied de la plus haute montagne de l’est des Etats-Unis. Le Mount Washington Hotel, niché dans le lieu-dit de Bretton Woods (New Hampshire), a abrité en juillet 1944 la conférence qui a fixé le cadre de fonctionnement de l’économie mondiale de l’après-guerre. Quatre-vingts ans plus tard, c’est dans les couloirs moins luxuriants du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, à Washington, deux institutions créées par les accords de Bretton Woods, qu’est célébré en ce moment l’anniversaire de cet événement majeur qui a consacré la puissance économique d’un pays et l’instrument de sa domination : le dollar.

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Au même moment à l’autre bout du monde, à Kazan, dans la province russe du Tatarstan, les ennemis de Bretton Woods se sont réunis, sous l’égide de Vladimir Poutine, le président russe, pour signifier leur refus de cette hégémonie. Le sommet des BRICS réunit une dizaine de pays autour de la Russie, de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud, dont l’Iran, l’Egypte ou les Emirats arabes unis. Leur seul point commun est leur désir de s’affranchir de la tutelle américaine, du moins d’afficher leur indépendance dans le désordre géopolitique actuel.

Dans les rêves de beaucoup d’entre eux, et notamment de la Russie et de la Chine, figure le souhait d’en terminer avec le roi dollar. C’est déjà le cas pour Moscou, interdit de billet vert depuis l’invasion de l’Ukraine. Mais comme il y a peu de chance qu’ils parviennent à convaincre l’Inde ou les Emirats de basculer vers des paiements en yuans, la monnaie chinoise, ce rêve restera longtemps très lointain. Un signe cependant pourrait les conforter : l’engouement pour l’or.

La fin d’un monde

La relique barbare, décriée par l’économiste britannique John Maynard Keynes, l’un des artisans de Bretton Woods, n’est plus rattachée au dollar depuis 1971, et elle suit un parcours spectaculaire qui plonge les analystes dans la perplexité. Depuis un an, son cours a progressé de 40 %. Habituellement, ce placement qui ne rapporte aucun loyer ni intérêt, est un placement pour les temps difficiles, fluctuant au gré des désordres mondiaux. Pourtant, son parcours est linéaire, peu affecté par la hausse puis la baisse de l’inflation, ni par l’évolution de la Bourse américaine. L’or monte, monte… sans s’arrêter. Les raisons mises en avant aujourd’hui par les investisseurs tiennent en grande partie à l’anticipation de la baisse des taux d’intérêt et de la chute de l’inflation.

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