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Le dilemme est cruel et de plus en plus prégnant. Avec les effets du changement climatique et l’explosion des mortalités de colonies, il est devenu plus rentable pour les apiculteurs de produire des essaims d’abeilles pour peupler de nouvelles ruches que de produire du miel, une activité consubstantielle à leur métier, mais beaucoup moins rémunératrice. Les estimations réalisées par l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) pour la saison 2024 sont franchement maussades. Avec tout juste 12 000 tonnes, les récoltes de miel devraient s’inscrire en recul de 40 % sur un an. Il y a trente ans, elles atteignaient 33 000 tonnes. L’UNAF évalue en parallèle que les pertes annuelles de colonies avoisineraient les 30 %, contre moins de 5 % au milieu des années 1990.

La France, comptant quelque 1,8 million de ruches, ces déperditions ont contribué à faire bondir le prix des essaims nécessaires au remplacement des colonies défaillantes : il a doublé au cours de la dernière décennie, pour s’établir autour de 180 euros l’unité. Un tarif élevé qui ne permet pas toujours de compenser l’intégralité des pertes. En deux ans, le nombre de ruches installées en France aurait perdu 200 000 unités, selon l’UNAF.

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