Steve Jobs (Apple) l’a fait. Michael Dell (Dell) aussi. Ou encore Jack Dorsey (Twitter). Nombre de figures de la tech sont revenues diriger l’entreprise qu’elles avaient fondée ou cofondée des années après l’avoir quittée. Parfois, ça paye comme chez Apple. Le plus souvent, c’est un échec (Dell, Twitter, Yahoo…). Octave Klaba, 50 ans, le fondateur d’OVHcloud, paraît bien déterminé à faire partie de la première catégorie. A ce stade, la Bourse a l’air d’en douter.
Le dirigeant a annoncé, mardi 21 octobre, qu’il reprenait les rênes du fournisseur français de services de cloud, un des leaders européens, sept ans après les avoir abandonnées. Exit Benjamin Revcolevschi, qui avait été nommé directeur général en octobre 2024. Motif : une croissance du chiffre d’affaires attendue entre 5 et 7 % en 2026. Cette progression ferait bondir de joie plus d’un industriel, mais elle reste très insuffisante dans le numérique. Conséquence, la foudre n’est pas seulement tombée sur le directeur général, mais aussi sur l’action OVHcloud, dont le cours a plongé de 20 % dans la journée.
Vieilles recettes
La reprise en main promise par Octave Klaba n’a pas suffi à rassurer les investisseurs. Il est vrai que, selon une étude publiée en 2020 dans la MIT Sloan Management Review, les « patrons boomerangs » sont rarement des faiseurs de pluie, surtout s’ils sont les fondateurs. En comparant 167 dirigeants américains ayant fait leur come-back avec 6 000 de leurs pairs sur la période s’étalant entre 1992 et 2017, les chercheurs ont mis en lumière une hausse du cours de Bourse bien inférieure pour les revenants, même par rapport à des patrons arrivés comme eux dans des moments de crise. Leur erreur : appliquer de vieilles recettes à un monde qui change.
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