Un jour, ce sont ses chaussures que l’on scrute : de simples souliers de cuir noir, et non les traditionnels escarpins rouges vernis. « Comme François ! », s’exclame-t-on. Peine perdue : le lendemain, le voilà vêtu de l’habit d’apparat rouge que son prédécesseur argentin avait abandonné. Dans sa main, la férule d’or – l’équivalent de la crosse pour un évêque – utilisée durant son pontificat par le conservateur Benoît XVI…
Depuis l’élection au trône de Pierre du cardinal Robert Prevost, jeudi 8 mai, le Vatican est le théâtre d’un immense jeu de piste, où chaque apparition devient la pièce d’un puzzle encore loin d’être achevé. Objectif final : cerner ce nouveau pape américain qui a pris pour nom de règne Léon XIV.
Il y a la tenue, il y a les actions (où habitera-t-il ? Dans le palais pontifical comme le veut la tradition, à la résidence Sainte-Marthe comme François, ou ailleurs ?) et puis il y a les mots. Le soir de son élection, au balcon de la basilique Saint-Pierre, il a ponctué son intervention de nombreux hommages à François. Le lendemain, le ton de sa toute première homélie rappelait la lutte contre la « dictature du relativisme » chère à Benoît XVI (2005-2013).
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