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Comment combiner réindustrialisation et transition écologique ? Construire l’écologie, un collectif de chercheurs, d’ingénieurs et d’intellectuels français spécialistes des enjeux environnementaux, s’attaque à cette question difficile. Dans un document que Le Monde a pu consulter, ce groupe de réflexion présente, jeudi 5 décembre, les résultats de travaux menés entre des industriels, des responsables syndicaux, des agents publics et des experts, sur les conditions de la réussite de la transformation écologique de l’économie. Avec une grille de lecture : la question de l’emploi, jugée centrale. « La société entre dans le dur de la transition écologique, avec ses conséquences de plus en plus concrètes au quotidien. Celle-ci ne sera réalisée que si elle est acceptée socialement, et donc si elle génère des emplois », explique Léa Falco, cofondatrice de Construire l’écologie.

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Le collectif a pris pour objet d’étude trois filières industrielles de la transition − les batteries électriques, les pompes à chaleur et l’éolien en mer. Essentiels à la décarbonation de l’économie, ces secteurs connaissent des difficultés en France et en Europe : faillite du pionnier suédois des batteries Northvolt, plan social sur le site nantais de production des pompes à chaleur du groupe Saunier Duval, fermeture en France d’usines d’éoliennes en mer de l’américain General Electric… Les mauvaises nouvelles s’accumulent. « Il existe pourtant dans ces trois secteurs des alliances objectives entre les industriels, les élus locaux et les syndicats pour les développer et créer de nombreux emplois », estime Mme Falco.

Mais à condition que les pouvoirs publics définissent des objectifs clairs de production, avec un soutien financier maintenu sur la durée. Or, « la transition est encore à la recherche de son modèle réglementaire, technologique et économique », écrit le collectif, qui regrette que « l’instabilité réglementaire des dernières années, encore aggravée par les économies budgétaires actuelles », freine la confiance des investisseurs et des industriels.

« Trop dans l’incitatif, pas assez dans le passage à l’acte »

La planification dessinée par l’exécutif depuis 2022 ne remplit pas encore suffisamment son rôle, selon ces chercheurs, qui considèrent que « les pouvoirs publics continuent à être trop dans l’incitatif et pas suffisamment dans le passage à l’acte ». L’enjeu social est pourtant crucial : « En l’absence de modèle clair, toute tentative de réglementation des émissions de gaz à effet de serre est susceptible soit de soulever la colère sociale, comme lors du mouvement des “gilets jaunes”, soit de provoquer des sacrifices économiques et du chômage, soit de laisser se répandre l’idée que la transition ne pourra pas avoir lieu. »

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