L’éléphant de Bornéo risque de disparaître, le lynx ibérique se rétablit

Ils ne sont plus qu’un millier à l’état sauvage. Les éléphants de Bornéo sont désormais classés en danger d’extinction, selon la mise à jour de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée jeudi 27 juin. Pour la première fois, cette sous-espèce d’éléphants d’Asie, eux aussi considérés comme menacés, a été évaluée de manière indépendante.

« Nous avons rassemblé des éléments qui permettent de dire de façon certaine que l’habitat des éléphants de Bornéo a décliné de plus de 50 % depuis soixante-quinze ans et que le nombre d’individus a également diminué, détaille Marc Ancrenaz, du groupe de spécialistes de l’éléphant d’Asie de l’UICN. Ce classement sur la liste rouge ne va pas tout changer du jour au lendemain, mais c’est un signal fort pour dire que cette espèce emblématique risque de disparaître et qu’il faut faire quelque chose. »

Plus petits que les éléphants d’Asie, mais avec des oreilles plus grandes et une queue plus longues, les éléphants de Bornéo vivent principalement dans l’Etat de Sabah, en Malaisie. Le mystère persiste quant à l’origine de leur présence sur cette île, la troisième plus grande du monde : ont-ils migré à l’époque du pléistocène, lorsqu’un pont terrestre reliait encore l’île au continent ? Ou ont-ils été introduits par l’homme ? Les scientifiques n’ont pas encore tranché entre ces deux hypothèses.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que la population a lourdement pâti, dans les années 1990 et 2000, de la déforestation au profit d’activités agricoles, et notamment de l’huile de palme. « Il n’y a quasiment plus de déforestation à Sabah aujourd’hui mais l’habitat est extrêmement fragmenté, explique Marc Ancrenaz, installé depuis vingt-cinq ans en Malaisie et directeur scientifique de l’ONG Hutan. A cause de ce morcellement, pour aller d’une forêt à l’autre, les éléphants sont obligés de passer par des zones habitées par l’homme. »

Sensibiliser les villageois

Outre le braconnage, qui représente également un facteur de pression, les spécialistes estiment que la coexistence entre ces éléphants et la population est l’enjeu central pour assurer la survie de l’espèce. Une problématique globale, qui se retrouve un peu partout sur la planète. Parmi les pistes de solutions à Bornéo, les experts soulignent la sensibilisation des villageois et des agriculteurs pour leur apprendre à réagir en cas de rencontres avec ces animaux, mais aussi la redéfinition des paysages avec la création, par exemple, de corridors forestiers pour faciliter le déplacement des éléphants.

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