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« Ce débat ne se fera pas », a annoncé, mardi 2 juillet, le patron de BFM-TV, Marc-Olivier Fogiel. Le premier ministre, Gabriel Attal, le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, et la cheffe de file des Ecologistes, Marine Tondelier, devaient s’affronter, mercredi 3 juillet, sur le plateau de la chaîne d’informations en continu.
Voilà qui constitue l’épilogue d’un psychodrame qui dure depuis le soir du 30 juin. Un débat d’entre-deux-tours était bien programmé avec Gabriel Attal et Jordan Bardella mercredi. Mais l’identité du représentant du Nouveau Front populaire (NFP), alliance composée du Parti socialiste (PS), des Ecologistes, de La France insoumise (LFI) et du Parti communiste, n’était pas calée. Avant le premier tour, le duo s’est déjà retrouvé sur les plateaux de TF1 et de France 2, d’abord avec le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, puis avec le chef de file du PS, Olivier Faure. Au sein de l’alliance à gauche, on s’était mis d’accord pour que chaque force débatte à tour de rôle sur les plateaux de télévision. Pour cette troisième rencontre, c’était en théorie le tour de Marine Tondelier.
Or Jordan Bardella n’avait pas envie de se confronter avec celle qui est aussi conseillère municipale d’Hénin-Beaumont, et croise le fer depuis des années avec le maire RN de sa ville, Steeve Briois. L’eurodéputé d’extrême droite préférait être face à Jean-Luc Mélenchon, « le potentiel premier ministre déclaré de la Nupes », faisait savoir son entourage, feignant d’oublier que l’alliance à gauche avait changé de nom.
Chiffon rouge
Peu importe que tous les cadres du NFP aient annoncé que le triple candidat à la présidentielle ne serait pas premier ministre, le président du RN n’en démord pas : il veut Jean-Luc Mélenchon. Mais ce dernier décline et, pour le débat, suggère de proposer le rôle à l’un de ses proches : l’ancienne présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, ou la députée du Val-de-Marne Clémence Guetté. A quatre jours du second tour, installer un duel avec Jean-Luc Mélenchon n’aurait rien eu d’anodin. Et il était tentant pour Jordan Bardella de faire du leader un chiffon rouge à son profit.
Les Ecologistes fulminent et soupçonnent Marc-Olivier Fogiel d’avoir cédé aux desiderata de Jordan Bardella. Chez BFM-TV, la CGT et le SNJ de la chaîne nourrissent le même soupçon. « Messieurs Bardella et Attal n’ont pas à décider de la composition du plateau de BFM-TV », écrivent-ils dans un communiqué publié mardi soir appelant à la tenue du fameux débat entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et Marine Tondelier.
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