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C’est ce qu’on appelle une « remontada ». Et dans le Médoc, sur une terre favorable au Rassemblement national (RN) depuis l’élection de Grégoire de Fournas à l’Assemblée nationale en 2022, elle n’est pas des moindres. Dimanche 7 juillet, à l’issue du second tour des élections législatives, la socialiste Pascale Got est parvenue à reprendre son siège de députée, qu’elle a occupé de 2007 à 2017, en s’imposant face au député RN sortant dans la 5e circonscription de Gironde, au nord-ouest du département.

Pourtant, à l’issue du premier tour, les jeux étaient loin d’être faits. Arrivé en tête avec 42,32 % des suffrages, Grégoire de Fournas partait avec un avantage de 8 826 voix sur Pascal Got, arrivée en deuxième position, avec 31,79 % des voix. Arrivé en troisième position avec 18,59 % des suffrages, le candidat (Ensemble) Stéphane Sence a fait le choix de se désister au second tour, afin d’éviter une triangulaire qui aurait pu profiter à l’extrême droite. Le 7 juillet, la candidate de l’union de la gauche l’a finalement emporté de justesse avec 50,63 % des voix contre 49,37 % à M. de Fournas.

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Quinze jours d’exclusion de l’Assemblée

Dans cette circonscription, que le macroniste Benoît Simian avait arrachée à Pascale Got en 2017, Grégoire de Fournas, viticulteur de 39 ans, l’avait emporté cinq ans plus tard. Elu avec 53,28 % des suffrages, il avait profité de l’ancrage du RN dans cette partie du département, notamment grâce à l’impulsion d’Edwige Diaz, qui avait remporté la 11circonscription de Blaye – la seule que compte encore le parti lepéniste dans le département, après la réélection de cette dernière au premier tour, le 30 juin.

Avant d’être député, Grégoire de Fournas était, avant de militer pour le Front national (devenu le RN), un cadre du Bloc identitaire. Au niveau local, il a d’abord été conseiller départemental de la Gironde en 2015, puis a échoué à la mairie de Pauillac aux municipales de 2020, devenant alors conseiller municipal d’opposition.

A l’Assemblée nationale, il s’est illustré en novembre 2022 par des propos racistes tenus dans l’hémicycle, qui lui ont valu quinze jours d’exclusion et la réduction de moitié de son indemnité pendant deux mois. L’élu d’extrême droite avait lancé « qu’il retourne en Afrique !  » au député « insoumis » Carlos Martens Bilongo, qui est noir, lors de l’intervention de ce dernier au sujet d’un bateau transportant des migrants. M. de Fournas avait aussitôt nié tout caractère raciste, assurant avoir parlé du « bateau » et en « aucun cas » de l’élu du Val-d’Oise.

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