Législatives 2024 : En Savoie, duel atypique entre une secrétaire d’Etat macroniste et une ancienne députée LRM soutenue par l’extrême droite

C’est à un duel atypique que les électeurs seront confrontés dimanche 7 juillet, lors du second tour des élections législatives dans la 1^re circonscription de la Savoie, celle autour d’Aix-les-Bains. La députée sortante Ensemble, Marina Ferrari, 50 ans, sera opposée à Typhanie Degois, 31 ans, candidate Les Républicains-Rassemblement national (LR-RN). Si la première a été nommée secrétaire d’Etat au numérique dans le gouvernement de Gabriel Attal en février, la seconde est l’ancienne députée de la circonscription (2017-2022), élue sous l’étiquette La République en marche, la précédente formation politique d’Emmanuel Macron.

Dimanche 30 juin, Typhanie Degois est arrivée en tête du premier tour, avec 36,2 % des voix, contre 35,2 % pour Marina Ferrari. Dans cette circonscription très variée, citadine, balnéaire, rurale et viticole, Typhanie Degois s’est placée devant son adversaire du second tour dans quarante-neuf des soixante-treize communes, majoritairement les plus rurales d’entre elles. Au total, 611 voix séparaient les deux candidates au soir du premier tour. Le reste des suffrages s’est porté majoritairement sur la candidate du Nouveau Front populaire Christel Granata (22,9 %), qui s’est tout de suite désistée, en appelant à « battre l’extrême droite ».

Localement, Typhanie Degois a laissé le souvenir d’un personnage insaisissable. Victorieuse lors des législatives 2017 face à Dominique Dord, figure politique de la droite savoyarde, elle avait déjà créé la surprise en pleine vague macroniste. Mais beaucoup la considéraient peu présente en circonscription, allant jusqu’à lui attribuer le surnom de « Fantômette ».

En vue de la présidentielle 2022, la trentenaire avait apporté son parrainage à Marine Le Pen, précisant alors, dans un communiqué, que « parrainer un candidat ne signifie pas le soutenir, mais reconnaître son ancrage politique dans l’opinion des Français ». N’ayant pas eu de nouvelle investiture législative, elle avait quitté la politique, et avait fondé sa société de conseil, dont le siège social est situé à Cannes (Alpes-Maritimes). Dans les statuts de celle-ci établis en janvier 2023, Typhanie Degois, présidente de la société ne comprenant aucun salarié, se domiciliait en revanche toujours à Aix-les-Bains. D’après le média La Lettre, elle avait pour principal client le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin.

Rester « loyale »

Reconnaissant aujourd’hui qu’il avait mis « un peu de temps » à digérer sa défaite face à elle en 2017, Dominique Dord raconte qu’il a croisé Typhanie Degois « il y a six mois ». « Elle m’avait dit que jamais elle ne reviendrait en politique », assure-t-il. Sollicitée par Le Monde, M^me Degois n’a pas souhaité répondre à nos questions. Elle se fait d’ailleurs très discrète, même auprès des médias locaux.

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