Meilleures Actions
Histoires Web lundi, juillet 8
Bulletin

Baptiste Lemonnier surveille un champ d’Evran (Côtes-d’Armor) sur lequel des dizaines d’écoliers courent, ce dimanche 30 juin. Kermesse oblige, un jour de premier tour d’élections législatives. Président de l’association des parents d’élèves, l’organisateur souffle : « On répète autour de nous quil est important daller voter, mais on se refuse à dire comment. » Le sujet est sensible depuis que la liste Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella est sortie en tête du scrutin européen dans la commune, le 9 juin.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Bretagne, à l’issue des élections européennes, le RN domine largement dans tous les départements

Du jamais-vu ici, comme dans le reste de la région, jusqu’alors hermétique aux idées d’extrême droite. Baptiste Lemonnier ne le sait pas encore, mais le RN s’apprête à confirmer son influence, au soir du 30 juin. Dans vingt-six des vingt-sept circonscriptions de la péninsule, les candidats du parti se maintiennent au second tour des élections législatives. En 2022, aucun n’avait réussi cette performance.

La Bretagne n’est plus une terre de mission pour le RN. L’indéniable vague ne ressemble cependant pas au raz de marée constaté dans le pays. Il suffit de compiler les résultats de dimanche pour vérifier la persistance de la singularité du vote breton. Dans cette région où le taux de participation a dépassé 73 %, les candidats d’extrême droite ont convaincu 27,7 % des électeurs. C’est cinq points et demi de moins que la moyenne nationale.

Exit l’avis de Le Drian

Le parti de Jordan Bardella s’impose comme la troisième force politique. Ici, les candidats de gauche ont mobilisé 32 % des voix (presque quatre points de plus qu’au national), quand la coalition présidentielle résiste avec 28,8 % des suffrages, sept points de plus qu’ailleurs.

Dans les états-majors locaux des partis politiques, un front républicain a été décrété pour contenir la « menace » RN dans des triangulaires jugées « incertaines », dimanche 7 juillet. Nombre de candidats du Nouveau Front populaire se sont rapidement désistés, à l’image du socialiste Antoine Ravard, arrivé en troisième position derrière le candidat Les Républicains et le RN dans la 3e circonscription des Côtes-d’Armor. « Le risque de voir l’extrême droite gouverner la France commande désormais à tout le reste, argumente-t-il, lundi 1er juillet, dans un communiqué de presse. (…) J’ai grandi ici, j’y vis, j’y travaille et j’y milite, jamais je n’accepterai que l’extrême droite nous représente à l’Assemblée nationale. »

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Résultats des législatives 2024 : ce qu’il faut retenir du premier tour

Les retraits ont été plus laborieux chez Renaissance, malgré l’insistance d’élus comme Hervé Berville, secrétaire d’Etat à la mer et à la biodiversité, sorti en tête dans la 2e circonscription des Côtes-d’Armor : « Ma position est claire et définitive : on se désiste sans condition partout où le RN peut passer », a-t-il affirmé.

Il vous reste 55.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.