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« Allez, je vous laisse discuter entre vous. » Sourire aux lèvres, Gérault Verny, le candidat de l’union Rassemblement national (RN)-Les Républicains (LR) dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, s’éloigne d’un pas tranquille. Après les avoir salués, il plante là, au beau milieu du marché de Trets, les militants de ses deux derniers adversaires, qui échangent des piques depuis quelques minutes. Et repart distribuer paisiblement sa profession de foi aux passants.

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Ce mercredi 3 juillet, à quatre jours du second tour des législatives du dimanche 7 juillet, les équipes des trois candidats encore en lice ont convergé vers cette petite ville à vingt-cinq kilomètres d’Aix-en-Provence. Rues propres et ombragées, terrasses pleines et ambiance de village au pied de la majestueuse montagne Sainte-Victoire. Ce matin, sur le marché de Trets, le sujet de tension n’est pas le score historique du candidat RN-LR, qui a obtenu 31,7 % des voix lors du premier tour. Mais bien le maintien de la députée (Renaissance) sortante, Anne-Laurence Petel, arrivée troisième avec 28,9 % des suffrages et devancée, dimanche 30 juin, par le socialiste Jean-David Ciot (29,5 %), investi par le Nouveau Front populaire (NFP).

La veille, l’élue macroniste a déposé sa candidature pour le second tour à la préfecture des Bouches-du-Rhône. Et ouvert la voie à une triangulaire, la seule dans le département, qui peut offrir une victoire inespérée à l’union des droites extrêmes dans ce pays d’Aix historiquement rétif au RN. La gauche, qui estime que Gabriel Attal a tracé une ligne claire de désistements des candidats Ensemble arrivés troisièmes, crie au scandale. Une pétition en ligne a recueilli plus de 10 000 signatures en quarante-huit heures. Et un collectif d’électeurs a lancé un appel à manifester devant la mairie d’Aix pour le soir même. Un rassemblement qui regroupera près de 400 personnes.

Josy Pignatel, suppléante d’Anne-Laurence Petel, candidate (Renaissance) à la députation, sur le marché de Trets (Bouches-du-Rhône), le 3 juillet 2024.

Sur le marché de Trets, la colère affleure aussi. « Vous aurez la défaite et le déshonneur », crie un militant NFP au passage de Josy Pignatel, la suppléante d’Anne-Laurence Petel. Entre deux stands de tomates de Provence, cette retraitée de la fonction publique distribue ses tracts. Cette Aixoise, qui assure défendre « une alternative républicaine aux programmes populistes des deux extrêmes », n’en mène pas large. Elle encaisse un sévère coup d’épaule d’une jeune « insoumise ». « C’est ça, la violence de l’ultra gauche », s’indigne-t-elle.

Noëlle Ciccolini-Jouffret, figure de la gauche aixoise et suppléante de Jean-David Ciot, tente de recadrer ses troupes : « Faut pas se tromper de campagne. Nous, on a trois jours pour combattre le FN [Front national, ex-RN]. » Quelques pas plus loin, le candidat RN-LR, Gérault Verny, costume bleu sur chemise blanche ouverte, joue le détachement : « Le maintien de Mme Petel est surtout une bonne nouvelle pour ses électeurs. Ils vont avoir le choix de s’exprimer au second tour, sans ces combines d’appareil qu’ils ne comprennent pas. »

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