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Si pendant longtemps nous avons pu penser que l’alternative entre la transition socio-écologique et les effondrements était symétrique, les choses étant ce qu’elles sont, nous ne voyons pas comment le scénario des transitions pourrait dorénavant l’emporter.

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Si les mots ont un sens, un mode de développement non durable ne dure pas : à un moment donné, il s’effondre. Il est maintenant bien établi que le mode de développement moderne déployé depuis plusieurs siècles, fondé sur un rapport extractiviste à la nature et sur un rapport inégalitaire entre les humains, n’est pas durable.

Ce mode de développement, qui a structuré la totalité de nos modes de vie, de production et de consommation, est la cause directe du réchauffement climatique, par l’intermédiaire de la production exponentielle de gaz à effet de serre, et d’un premier effondrement en cours, qui est celui de la biodiversité. Les équilibres planétaires connus depuis les 11 000 dernières années au sein de l’holocène sont en train de vriller à un rythme dont la rapidité rend de plus en plus certaines des menaces aux conséquences incalculables.

Pression anthropique exponentielle

De ce point de vue, l’interprétation dominante de la notion d’anthropocène fait obstacle à la compréhension de ce qui nous arrive : les humains ne sont pas devenus une nouvelle « force géologique », nous ne venons pas d’entrer dans une « nouvelle ère géoplanétaire ». Bien au contraire. L’anthropocène n’est pas une nouvelle ère qui succéderait à la modernité : l’anthropocène est le nom rétrospectif de la modernité elle-même.

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Alors que la modernité fondait sa légitimité historique sur le projet d’émanciper les humains de leur vulnérabilité originelle par le biais des bénéfices du progrès et de la croissance dans un futur illimité, le paradoxe tragique vient que ce mode de développement conduit à une vulnérabilité plus grande encore car non plus locale ou saisonnière mais globale, mondiale, et dont « l’à-venir » catastrophique se précipite de plus en plus rapidement sur le présent.

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