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Un étrange paradoxe se révèle au fur et à mesure que la crise politique française s’aggrave : jamais, depuis le mouvement des « gilets jaunes », le président de la République n’a été aussi impopulaire et politiquement affaibli, et pourtant, les événements semblent aujourd’hui valider le diagnostic initial qu’il avait posé en 2017. A l’époque, Emmanuel Macron avait été élu sur la promesse d’un dépassement des clivages politiques traditionnels, ainsi que sur la volonté de réformer une classe politique et des corps intermédiaires jugés inefficaces pour répondre aux attentes des Français.

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Sept ans plus tard, les Français se retrouvent confrontés à une Ve République dysfonctionnelle : un Parlement au centre du jeu mais incapable de former des majorités stables, un gouvernement obligé d’ajuster son projet de budget au gré des menaces de censure du Rassemblement national (RN), une gauche profondément divisée et qui peine à capitaliser sur l’élan du Nouveau Front populaire, un « socle commun » fragile qui gouverne sans que ses choix n’aient été validés en amont par le peuple souverain.

Les effets inattendus de la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, donnent ainsi une résonance troublante à l’analyse initiale d’Emmanuel Macron selon laquelle c’est la politique elle-même qui constitue un frein pour la France et qui est au cœur de notre drame national. La douzième vague de l’enquête « Fractures françaises », réalisée par Ipsos pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et l’Institut Montaigne, du 14 au 21 novembre, auprès d’un panel de 3 000 personnes, montre que c’est bien le système politique, notamment le personnel politique, qui est devenu aux yeux des Françaises et des Français le problème principal de la France.

Caste gesticulatoire

Jamais le personnel politique n’a subi un tel désaveu dans l’opinion depuis 2017 : 83 % des enquêtés estiment que les femmes et les hommes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels, 78 % pensent que leurs idées ne sont pas représentées. Le comportement des partis politiques à l’Assemblée nationale est largement désapprouvé, le RN étant le mieux placé (37 % d’approbation), devant Les Ecologistes (32 %), le Parti socialiste (31 %), Les Républicains (30 %), Renaissance (24 %), le Parti communiste français (23 %) et Horizons (22 %) et, in fine, La France insoumise (19 %).

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