Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, juillet 2
Bulletin

En une semaine, tous les espoirs qu’avait placés François Bayrou dans sa méthode sont partis en fumée. L’échec du « conclave » sur les retraites, vendredi 27 juin, après une tentative désespérée du premier ministre de le sauver, est une triple déconvenue. Il signe l’impossibilité de surmonter les blocages nés d’une réforme − le passage de l’âge de départ à la retraite à 64 ans –, qui a profondément secoué le pays et continue d’être rejetée par l’opinion. Il bloque la tentative d’ouverture à gauche conduite depuis janvier par le successeur de Michel Barnier, pour tenter de desserrer l’étau qu’exerce le Rassemblement national (RN) sur des gouvernements contraints de vivre sans majorité depuis la dissolution de juin 2024. Il marque l’insuccès du bayrouisme, cette tentative de faire travailler ensemble la droite libérale, le centre et la gauche réformiste dans le respect de leur identité.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A Matignon, François Bayrou voit à son tour son sort placé entre les mains du RN

Les raisons qui ont conduit à l’échec ne relèvent pas du seul champ de la négociation sociale, dont on sait combien elle reste difficile en France. S’il est vrai que le raidissement patronal a eu raison du « deal » vers lequel la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC semblaient prêtes à cheminer – ne plus contester formellement l’âge de départ à 64 ans pourvu qu’un nombre important de salariés, ceux notamment exerçant des métiers pénibles, puissent partir à la retraite plus tôt –, un engrenage politique s’est mis en route entre le lancement du conclave, à la mi-janvier, et son dénouement, cinq mois plus tard, qui a eu raison de la méthode Bayrou.

A gauche, le résultat illisible du congrès du Parti socialiste (PS) à la mi-juin n’a guère incité la CFDT à rompre l’unité syndicale qui avait marqué le mouvement social contre les 64 ans. Marylise Léon, la secrétaire générale, risquait en effet de se retrouver lâchée en rase campagne par toutes les composantes de la gauche, PS compris, parti dont son syndicat a été historiquement le plus proche. Le congrès de Nancy a en effet été dominé par trois événements : l’échec de la tendance réformiste à renverser le premier secrétaire sortant, Olivier Faure, jugé trop proche de La France insoumise (LFI) ; l’affaiblissement concomitant de la direction du parti, confrontée à la dissidence du président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud ; la mise à nu, lors du vote des adhérents, du fort rabougrissement de ce qui fut l’ancien parti dominant de la gauche.

Il vous reste 60.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.