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Histoires Web mardi, juin 24
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Retrouvez tous les épisodes de la série « L’Himalaya en surchauffe » ici.

Les bourrasques portent les incantations des lamas tibétains vers les flancs enneigés de l’Himalaya sacré. Les trois moines bouddhistes sont installés à même les pierres, dans ce paysage désertique, fait de roche et de glace. Une centaine de petits drapeaux de prière blancs virevoltent au-dessus d’eux, sous le ciel bleu.

En ce 12 mai, au pied du glacier du Yala, niché tout au bout de la vallée de Langtang, au Népal, une poignée d’habitants des villages en aval, accompagnés de scientifiques venus de plusieurs pays de la région, ont marché des jours durant, pour se rendre au chevet de ce géant blanc. La date choisie correspond à l’anniversaire de la naissance, de l’éveil et de la mort de Bouddha, dans cet endroit où la majorité de la population pratique le bouddhisme tibétain.Tous sont réunis pour honorer le glacier, condamné à disparaître. Situé entre 5 160 et 5 749 mètres d’altitude, il a perdu deux tiers de sa masse et a reculé de 784 mètres depuis 1974, l’année où il fut mesuré pour la première fois par une équipe de scientifiques japonais.

Sous les effets du changement climatique, la neige et la glace se retirent peu à peu, dévoilant un terrain rocailleux. « Autrefois, l’atmosphère était onirique, tout était blanc », se souvient, nostalgique, Sharad Joshi, spécialiste de la cryosphère au Centre international pour le développement intégré des montagnes (Icimod), établi à Katmandou. A la tête du groupe de scientifiques présents, il connaît le Yala comme nul autre. « Voir le glacier disparaître sous nos yeux me rend profondément triste », répète-t-il, impuissant.

Eloge funéraire du glacier

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