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Histoires Web lundi, septembre 29
Bulletin

Septembre est un cadeau en Amérique du Nord et, en ce dimanche [21 septembre], qui signe la fin de l’été, le temps est splendide à New York. La lumière dans la verticalité vitrée des gratte-ciel donne une envie irrépressible de marcher, et à peine a-t-on mis le pied dehors que la vitalité nous empoigne, la ville nous avale. Et quelle ville ! Le cinéma nous l’a si souvent donnée à voir que l’on en devient nous-même une fiction.

New York, donc, et je marche en aveugle me demandant comment demain, une fois que la Palestine sera reconnue par la France, je ferai pour rendre compte de ce qui va se jouer de nécessairement tragique. Tragique parce que historique. Historique non pas par ce que cela écrira pour l’avenir, mais par ce passé gorgé de sang et par un présent anéanti sous les bombardements, la famine, l’addition quotidienne des victimes civiles, le cauchemar des otages encore vivants et le deuil interdit pour les proches de ceux qui sont morts et qui ne cessent, jour après jour, de réclamer désespérément leurs dépouilles.

Transparence de la lumière sur la VIe Avenue. Je pense à Ronen Neutra, dont le fils Omer Neutra est présumé mort en captivité. Je pense à mon fils, Ulysse. L’empathie est un des plus grands trésors de l’humanité. Je pense à Hector, tué par Achille et dont le corps est traîné le jour durant dans la poussière autour des remparts de Troie. La colère d’Achille est telle que la mort d’Hector ne suffit pas pour étancher sa soif de vengeance. Achille veut aussi l’humiliation d’Hector, la profanation de son cadavre, interdisant de le rendre aux Troyens. Je pense à Priam, roi de Troie, père d’Hector, à genoux aux pieds d’Achille : « Achille semblable aux dieux, souviens-toi de ton père et remets-moi le corps de mon fils. »

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