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Un cheminot guide un train à Hanoï, le 13 février 2025.

Le Vietnam et la Chine vont faciliter leurs liens commerciaux grâce à la construction d’une nouvelle ligne de chemin de fer approuvée à la quasi-unanimité, mercredi 19 février, par le Parlement vietnamien.

Cette voie ferrée traversera le pays dans sa partie nord. D’une longueur de quelque 390 kilomètres, elle reliera la ville portuaire d’Haiphong à Lao Cai, situé à la frontière avec la province chinoise du Yunnan, dans le sud de la Chine, en passant par la capitale vietnamienne, Hanoï.

La nouvelle ligne desservira de grands sites manufacturiers du Vietnam, où sont installés Samsung, Foxconn, Pegatron et d’autres géants mondiaux de l’électronique, pour beaucoup dépendants de l’arrivage régulier de composants depuis la Chine. Elle remplacera la vieille ligne en activité, construite il y a plus d’un siècle durant la période de l’Indochine française.

La Chine va financer une partie du projet à travers des prêts. Le coût total estimé de la construction est de plus de huit milliards de dollars (7,65 milliards d’euros environ). Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme mondial chinois d’infrastructures dit des « nouvelles routes de la soie ».

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Des infrastructures vieillissantes

A l’occasion d’une visite du président chinois Xi Jinping en décembre 2023 à Hanoï, les deux pays avaient signé plus d’une trentaine d’accords. Le Vietnam, pays communiste, se targue de maintenir une diplomatie d’équilibre entre Pékin et Washington.

La nouvelle ligne va « dynamiser la coopération sur l’économie, le commerce, l’investissement et le tourisme entre les deux pays, ainsi que dans la région », a assuré la semaine dernière la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Pham Thu Hang.

Les vieillissantes infrastructures de transports, de piètre qualité et sous-dimensionnées pour une demande de plus en plus forte, sont considérées comme l’une des freins de la croissance vietnamienne. La nouvelle liaison ferroviaire pourrait aider à aplanir les difficultés des circuits d’approvisionnement internationaux causées par la dépendance actuelle envers des camions lents et coûteux qui sont « sujets à des goulets d’étranglement à la frontière », a expliqué Dan Martin, expert au cabinet de conseil Dezan Shira & Associates.

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« La Chine fournit une grande partie des matières premières qui alimentent le secteur manufacturier vietnamien, et il est essentiel de maintenir ce système stable », a-t-il déclaré à l’Agence France-Press. « Une liaison ferroviaire moderne élimine les inefficacités et garantit la fluidité du transport des marchandises, qu’elles soient acheminées vers les usines vietnamiennes ou vers les marchés mondiaux via le port d’Haiphong », a-t-il ajouté.

Livraison attendue d’ici 2030

Le gouvernement vietnamien a déclaré que l’étude de faisabilité pour la ligne Haiphong-Lao Cai devrait commencer en 2025, en vue d’une livraison attendue d’ici 2030. Mais les projets de cette dimension prennent souvent du retard dans ce pays.

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Les trains, destinés au transport de passagers et de marchandises, circuleront à une vitesse de 160 km/h, contre 50 km/h sur la ligne actuelle, ont précisé les autorités.

Une autre ligne vers la Chine, qui n’a pas encore été approuvée par le Parlement, doit à terme relier Hanoï à la province de Lang Son, qui borde la région chinoise de Guangxi, en traversant une autre vaste zone d’implantation d’usines étrangères.

Le Vietnam prévoit aussi de bâtir une ligne de train à grande vitesse reliant Hanoï à Ho Chi Minh-Ville, la capitale économique du sud, pour un coût évalué à 67 milliards de dollars, visant à réduire le temps de trajet de 30 heures à environ cinq heures.

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Le Monde avec AFP

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